Gender Lab, du 28 novembre au 1er décembre, école nationale supérieure d’art de Bourges et Emmetrop : ateliers gender, de 10h30 à 19h00, sur inscription, cinéforums Gender Lab les 28, 29 et 30/11. Le 1er/12, vestiaire collectif ouvert à tous à 17h, à partir de 21h, soirée Gender Lab, Faites du genre, 15€ (respect du dresscode : 10€), l’antre-peaux, 26, route de la Chapelle, Bourges.
Frau Diamanda, c’est le visage performatif de l’artiste Hector Acuña, l’icône du Gender Lab Body Hacking de Bourges. © Cesar Delgado Wixan
< 30'11'12 >
A Bourges, le Gender Lab hacke les corps, tous les corps
(Bourges, envoyé spécial) Bienvenue au Gender Lab, la meilleure manière de répondre à la vague homophobe du moment. Ce projet de recherche activiste porté par Emmetrop en collaboration avec l’école des beaux-arts de Bourges (Ensab) entame cette semaine la deuxième partie de son cycle « bodyhacking », à base de politique drag et de résistance performative... Folle, fille, drag king et drag queen, un seul mot : « Body Hacking ». Hacker les corps, tous les corps ! Tous nos, vos, leurs corporéités : les bio-politiques, les intro- extra- verties, et tou-t-e-s les autres. En pleins débats sur le mariage pour tous, alors que les propos les plus débilo-haineux se répandent sous couvert de belle rhétorique, le Gender Lab (qui existe depuis 2003) constitue une belle et fragile bulle d’oxygène. Aussi nécessaire que celle de Virginie Despentes dans « Têtu » (si vous ne l’avez pas encore lue, cliquez !). Le Gender Lab, c’est la promesse « de pratiques, d’ateliers, de rencontres, de séminaires et de fêtes », pour « renverser les relations traditionnelles entre théorie et pratique, entre esthétique et politique, mais aussi entre politiques de représentation et politiques d’expérimentation ». On ne vient pas à Bourges uniquement pour repenser, théoriser les propos queer ou camps mais aussi (surtout ?) pour expérimenter les marges d’une théorie non normative, non arrêtée, ouverte à différents courants philosophiques et artistiques (danse contemporaine, performance, arts plastiques). Avec dans l’idée que l’expérimentation pense tous les genres dans leur diversité, leur multiplicité et déplace peu à peu les frontières imposées. Sous la houlette de Béatriz Préciado, la manifestation se déroule au sein même de l’Ensab et à Emmetrop, en plein cœur de Bourges. Depuis deux jours s’enchaînent les workshops auxquels participent plus d’une quarantaine d’étudiant(e)s et d’artistes (venus de partout) en compagnie de Lazlo Pearlman et de Mark Tompkins. Ici, la théorie se vit, elle s’éprouve au quotidien dans la rencontre et les pratiques collectives créatives. Les conférences viendront ensuite, en mars, où Béatriz Préciado approfondira quelques recherches dans un cycle de conférences. Poptronics a la chance d’être accueilli dans l’un des ateliers, celui de Lazlo Pearlman, pour suivre au plus près l’élaboration d’une soirée de performance qui se déroulera samedi 1er décembre. Pour l’heure, tout le monde est en place, Patrick Vidal et Steve Jones, armés de leurs iPads et de multiples applications, testent des nappes sonores comme un voyage au cœur de l’Amérique des années 1930, pour emmener lentement mais sûrement vers le très contemporain. Quant au plateau, il est envahi d’accessoires inimaginables : des jambes de mannequins, un filet de pêche, des ballons multicolores, du maquillage, des perruques « femmes des cavernes » encore sous plastique et un tas de robes, jupes, pantalons. Un joyeux foutoir où chacun s’affaire à se métamorphoser, à se grimer. Des figures cyborgs se façonnent doucement. Chacun travaille sur les performances qui seront bientôt présentées au public. En attendant, la soirée s’annonce de haute tenue avec une conférence performée de Diane Torr et la projection du film « QueenS » de Catherine Corringer. On en reparle très vite. Pour suivre en direct les pérégrinations du gender-reporter, suivez ses (mes) twittos sur Twitter, @PopCyril, hashtag #bodyhacking.
Cybernétique en papillotes
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