Animal Collective Un collectif bizarre et élastique (travail à deux, à trois, à quatre), bourré d’idées et de drogues. © DR
< 17'07'07 >
Freak-frac d’Animal Collective à Paris
Animal Collective, comme son nom l’indique, marche à l’instinct. Animal, primitif, hybridé, son folk-psyché est l’un des trucs les plus étonnants ces dernières années : il se repait d’harmonies vocales en filiation directe Beach Boys, jouant ça et là d’accents jazz ou d’inclinaisons ambient, mais n’aime rien moins que jeter ses mélodies graciles à la face d’expérimentations noise défoncées et sans concessions aucunes –même lorsque le groupe se frotte au format « chanson ». Pour décrire cette musique, la critique a même forgé un concept, parlant de « freak-folk » (ou New Weird America, selon les écoles), catégorie assez fourre-tout rassemblant une palanquée de jeunes Américains allumés débarqués avec fracas dans les années 00 (Devendra Banhart, CocoRosie, Grizzly Bear, Joanna Newsom…). Mais Animal Collective, en explosant littéralement les codes du vieux genre, est de loin le plus barré de la bande. Depuis sept ans maintenant et autant d’albums, on se passionne pour l’inventivité et l’audace de ce collectif bizarre basé à Brooklyn (mais né à Baltimore), qui a choisi d’œuvrer sous pseudonymes (Avey Tare, Panda Bear, Geologist et Deakin) et accoutrements divers (cf la photo), tout en multipliant les projets parallèles (sur son label Paw Tracks ou en ligne, où un dvd live de Panda Bear déboule bientôt). « Strawberry Jam », huitième album à venir en septembre (il a déjà filé sur le Web), sera le premier pour Domino, un des gros labels indés du moment (Arctic Monkeys, Franz Ferdinand, Bonnie « Prince » Billy…). Le groupe devrait en faire la matière première de sa mini-tournée française, ce soir et demain à la Maroquinerie (avec Gravenhurst et Sébastien Tellier), puis lors de quelques festivals triés sur le volet (à Dunkerque, Angoulême, Hyères et Laval). En avant-goût sur poptronics, la longue vidéo de « Fireworks » et une captation live printanière de « Cuckoo ».
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