"Candy Crush Saga", le jeu qui a de nouveau rendu Bruno Bonnell accro, est l’une des applications les plus populaires au monde. La preuve ? Cette photo d’un manifestant brésilien twittée par l’éditeur suédois, King Games. © DR
< 01'07'13 >
Bruno Bonnell refait l’Histoire du jeu vidéo avec des robots
Les zombies ? C’est par “simplification du design” qu’ils dominent le jeu vidéo, cette industrie “encore très loin d’une représentation humaine de l’émotion à un bon niveau”. Bruno Bonnell, l’ex-pdg d’Infogrames-Atari, n’a rien perdu de son mordant. Cet historique de l’industrie du jeu vidéo s’en est détourné pour se passionner pour la robotique (il a créé Robopolis en 2007, entreprise de robotique personnelle utilitaire, et investit dans les start-ups préfigurant l’avenir de ce secteur), mais n’a pas cessé de suivre ce qui s’y passe.
“Play Again”, l’exposition jouable qui refait l’Histoire du jeu avec ses acteurs (à laquelle Poptronics a contribué), vit ses dernières semaines. Pour clore la ronde des invités à “jouer” avec ce “musée pop du jeu” imaginé par Pierre Giner, sont confrontées deux visions, celle d’un des acteurs majeurs de l’Histoire du jeu à la française, Bruno Bonnell, et celle d’une anthropologue du design, Sophie Pène, qui nous projette dans un futur possible du jeu à travers les usages inédits des serious games : les apprentissages collectifs qu’ils permettent ont des effets réparateurs sur les joueurs, qu’ils soient soldats ou simples citoyens.
Bruno Bonnell, selon qui nous sommes “à cinq ans d’une véritable robolution”, explique ci-dessous les similitudes entre les débuts de l’histoire du jeu et l’actuel engouement pour les robots :
(Interview Annick Rivoire, prises de vue et montage Laurence Ketterer, animation Damien Bourniquel, mai 2013)
En contrepoint, l’autre invitée à choisir des jeux pour “Play Again”, Sophie Pène, professeur à l’université Paris Descartes et membre du Conseil national du numérique, s’est intéressée à la capacité du jeu vidéo d’opérer une forme de résilience, qu’il s’agisse de “Stalker”, le jeu qui se déroule dans la zone de Tchernobyl et a pu servir aux Japonais post-Fukushima, ou d’“America’s Army”. Créé par l’armée US pour recruter ses futurs soldats, le jeu sert aux mêmes fantassins, une fois revenus du terrain des hostilités, en plein chocs post-traumatiques...
(Interview Cyril Thomas, prises de vue et montage Laurence Ketterer, animation Damien Bourniquel, mai 2013)