Calmin Borel, sélectionneur du Labo de Clermont, explique les choix de la rétrospective Dix ans de Labo, 40 films d’anniversaire, à voir dans le cadre du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2011, du 4 au 12 février, à Clermont.
"I Am (Not) van Gogh", de David Russo (2005), est emblématique par son humour et son montage délirant du Labo de Clermont. A retrouver dans la rétrospective des 10 ans de la section "barrée" du festival du court métrage. © DR
< 10'02'11 >
Clermont 2011 (2/4) : retour vers le futur en 40 courts
Le 33e festival international du court métrage de Clermont bat son plein et jusqu’à dimanche, parmi les 400 films à voir (sur 6.753 reçus), Poptronics a choisi de mettre l’accent sur la rétrospective en 40 courts de la section Labo, celle des carambolages techno-esthétiques, qui fête son dixième anniversaire. Suite de l’interview du sélectionneur Calmin Borel, qui traque inlassablement dans les festivals, sur le Net et à l’étranger les perles visuelles qui viendront enchanter les pupilles des festivaliers. Parce que le grand écran et l’expérience collective n’ont rien de désuet. Il suffit d’assister à une séance à Clermont pour percevoir l’immense attention des spectateurs, leur enthousiasme (ou leur agacement…) face à certains ovnis du Labo. Commentaires de Calmin Borel, donc, sur le deuxième programme de cette rétrospective à voir à Clermont (et en ligne ci-dessous). « Energie ! », Thorsten Fleisch, Allemagne, 2007 : « Un montage de photos qui pousse à l’extrême l’effet stroboscopique, un film qui fait mal aux yeux, qui allume les gens et dont j’aime le côté physique. Bien projeté, on se le prend en grand. J’aime avoir au moins un film qui affiche clairement : attention c’est le Labo, ça secoue, le voyage commence… » « Solace », Jared Katsiane, Etats-Unis, 2004 : « C’est un film jalon, référence, auquel je tiens énormément, même s’il n’est pas facile à montrer, sans dialogues. Proche d’un Gus Van Sant, Jared Katsiane filme ces zones périphériques où il ne se passe pas grand chose. On sent le côté presque documentaire de cette fiction expérimentale qui en dit beaucoup sur la jeunesse de Boston et ses quartiers pourris. Jared Katsiane le fait magnifiquement bien, avec une légèreté qui fait qu’on ne sent pas la mise en scène. Depuis pourtant, il n’a plus rien fait… » « MRDRCHAIN », Ondrej Svadlena, Rép. Tchèque, 2010, Prix Canal+ 2010 (extrait) : « Ce type est bourré de talent, il a un univers de folie… et il fait de la pub. J’aimerais que ce genre de réalisateurs arrive à bosser sur des films personnels. Il fait partie des films les plus récents de cette rétrospective, c’est une découverte à suivre. » « Wir sind dir treu », Michael Koch, Suisse-Allemagne, 2005, Prix Canal+ 2006 (extrait d’Arte) : « Un documentaire dont l’angle d’attaque est l’immersion. Ce film ultra graphique, très coloré, tout en abordant un sujet “à la con” (un leader qui fait chanter la foule du FC Bâle) dégage un charisme fou. L’expérience physique marche là aussi. » « Body Remember », Katerina Athanasopoulou, Royaume-Uni, 2003, à voir en ligne ici. « Katerina, j’adore ce qu’elle fait, ses films lui ressemblent. C’est une petite Anglaise qui a rencontré son mari à Clermont : elle était sélectionnée au Labo, lui en international, et aujourd’hui ils font des films ensemble… Belle histoire, non ? » « Aldrig som första gången ! (Never Like The First Time) », Jonas Odell, Suède, 2005 (extrait) : « Jonas Odell est plus connu pour ses clips pour Franz Ferdinand, Goldfrapp ou Madonna que pour ce boulot d’auteur. Il est à nouveau en compétition cette année avec “Tussilago”. Sur la base de vraies interviews, les gens racontent leur première fois. Sa palette est riche, il passe d’un style à l’autre et d’un témoignage à l’autre avec une aisance et une fluidité bluffante. La classe… » « Light Is Calling », Bill Morrison, Etats-Unis, 2004 : « Cette autre tendance du Labo qu’est le found footage m’intéresse énormément même si ça ne marche pas à tous les coups. Ici la poésie évanescente, le travail sur la dégradation du support sur la pellicule argentique et sur la réaction chimique se rapproche d’un Tscherkassky (ndlr, à voir dans le programme 3…). » « Muto », Blu, Italie, 2008, Grand Prix 2009 : « Blu, en voilà un que je suis content d’avoir poussé à donner une bêta pour la diffusion. Sa vidéo était devenue virale sur le Net en quinze jours mais je voulais l’amener à une dimension supplémentaire. C’est à Clermont qu’il a été découvert par un large public sur grand écran et que la carrière du film a commencé. C’est la troisième fois cette année qu’il a un film en compétition, parce que oui, l’accompagnement des artistes est capital pour nous et que c’est chouette de suivre des auteurs depuis leurs débuts. C’est un peu la marque de fabrique de Clermont et de son ambiance quasi familiale. » « Sea Change », Rosie Pedlow-Joe King, Royaume-Uni, 2005, extrait ici. « Plusieurs films de ce couple d’artistes ont été sélectionnés à Clermont au fil des ans. Ils sont capables de passer de la prise de vues réelles à l’animation mais sont quand même plutôt dans le documentaire décalé, comme avec ce court sur les manifestations extra-terrestres dans le Nord de l’Angleterre. » « I Am (Not) van Gogh », David Russo, Etats-Unis, 2005 : « C’est un must absolu, une borne pour la compétition Labo. Le film est super, drôle, intelligent et exprimant dès 2005 les inquiétudes de ces artistes à se faire financer et à pouvoir montrer leur boulot. Il fait partie de ceux qui ont sorti un long (“The Immaculate Conception of Little Dizzle”) tout en gardant la même liberté de ton. Il a besoin d’expérimenter et d’avoir un rapport très physique à son travail. »
Sonic Protest 2023, du bruit et des fureteurs
Ah ça IA, ça IA, ça IA L’art d’éditer l’esprit libre avec do.doc David Guez « expérimente sans attendre » avec les éditions L Clermont 2020, le court du jour 7 : « Arabian Night », c’est beau une fable la nuit Clermont 2020, le court du jour : « Bonde », la vitalité queer noire au Brésil de Bolsonaro Clermont 2020, le court du jour 2 : « Kohannia », l’amour au temps de l’effondrement |