anbb (Alva Noto & Blixa Bargeld, concert), « Dust 2.0 » d’Herman Kolgen (live AV), soirée d’ouverture du Festival Némo et de la 7e édition des Qwartz, le 30/03, entrée libre, 20h, La Cigale, 120 bd Rochechouart, Paris 18e.

Qwartz, cérémonie de remise des prix, le 1/04 à 21h, sur invitation, au Trianon, 80 bd Rochechouart, Paris (18e).

Qwartz, marché international des musiques nouvelles, au Trianon, le 2/04 de 13h à 21h et le 3/04 de 13h à 20h, entrée libre.

anbb, le duo qui réconcilie le noise et l’ambiant, ce soir en ouverture des 7e Qwartz, les prix de la musique électronique et du festival Nemo, à la Cigale à Paris. © DR
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Des Qwartz pour faire briller les musiques actuelles

« La musique est partout, dit Eliane Radigue. John Cage et d’autres ont ouvert nos capacités d’écoute, tout micro son devient l’espace d’une musique possible. » Et c’est sa veine la plus mimimaliste, radicale limite métaphysique qui permet à la compositrice électronique française (qui a travaillé l’électroacoustique avec Pierre Shaeffer et Pierre Henry avant de développer une œuvre originale à base de harpe électronique), de se voir décerner un Qwartz Pierre Schaeffer cette année.

Les Qwartz Electronic Awards, les lauriers de la scène électro, c’est a priori une idée saugrenue. L’intérêt de ce rendez-vous annuel qui lorgne de moins en moins sur les traditionnelles cérémonies empesées du genre, c’est que toutes les musiques du spectre électronique y sont représentées, de la house la plus ras la piste jusqu’à la composition électroacoustique la plus exigeante, accordant ainsi une visibilité inédite à des labels et des artistes certes renommés, mais dans un cercle confiné.

Le grand écart se fait donc passerelle et la septième édition des Qwartz (dont poptronics est partenaire) installe dans le paysage un rendez-vous pour les musiciens, les Djs, les micro-labels et les publics que ces musiques attirent. Et c’est en toute logique que la programmation elle aussi balaie le spectre électro, en maintenant le curseur sur une exigence de qualité.

Les réjouissances commencent donc ce soir à la Cigale, en association avec le festival Nemo (coupé en deux parties cette année, on y reviendra), avec trois pointures : Alva Noto, président d’honneur des Qwartz 2011, Blixa Bargeld et Herman Kolgen. Les deux premiers sont réunis au sein d’anbb (l’acronyme de leur nom) depuis 2007, dans une alliance très germanique entre les sons épurés d’Alva Noto (qu’on connaît également sous le nom de Carsten Nicolai sur la scène artistique, avec ses installations d’art sonore hypnotiques, empruntant sans forcément les créditer à la machine à rêver de Brian Gysin) et les improvisations vocales d’une légende de l’indus, Blixa Bargeld, l’un des fondateurs d’Einstürzende Neubauten en 1980 et guitariste de Nick Cave au sein des Bad Seeds. Avec « Mimikry », l’album du label Raster Noton créé par Alva Noto, sorti à la fin 2010, c’est un étrange collage indus-ambiant-noise et néanmoins mélodique (étrange on vous dit…) que les deux compères défendront à la Cigale, juste après le live AV (une terminologie pénible qui ne dit pas la façon de concevoir les images comme les notes d’un instrument) du Canadien Herman Kolgen.

« Fall », anbb (Alva Noto et Blixa Bargeld), 2010 :

Herman Kolgen, « l’artiste fétiche de Némo » (dixit le communiqué du festival des arts numériques d’Arcadi), présentera la toute nouvelle version de « Dust » (2.0 donc). Comme son nom l’indique, la poussière à l’image compose de drôles de dessins, qui font penser aussi bien à Man Ray qu’aux variations d’un Ryoji Ikeda, Kolgen jouant lui aussi de la granularité du son et des matières visuelles.

« Dust » (1.0) d’Herman Kolgen (Indaf 2010) :

Dès demain jeudi et pendant trois jours, place aux rencontres et au marché international des musiques nouvelles, avec des labels, des collectifs (les amis de Mu par exemple), des distributeurs, des festivals… Soit une soixantaine d’exposants, venus avec leur production (éditions limitées, avis aux collectionneurs), réunis au Trianon, le tout agrémenté d’une poignée de performances, de tables rondes et (entre autres) des hommages à Edgar Varèse et Jean-Jacques Perrey (qui viendra en personne parler de l’Ondioline, l’ancêtre du synthé avec son clavier à trois octaves, dont il fut l’un des premiers utilisateurs à la fin des années 40).

Jean-Jacques Perrey, en 1960, dans la mythique émission « I’ve got a secret » :

Deux points d’orgue à cette 7e édition : vendredi soir, la cérémonie de remise des (14) prix (catégories expérimentation recherche, découverte, album et compilation) sera truffée de performances (Feromil, hamaYôko, Komori & Minoise, Streifenjunko, Senso, Elizabeth Valletti), et samedi, la soirée Dancefloor Heroes, avec le pionnier de la techno de Detroit (canal historique) Anthony « Shake » Shakir que viendront titiller quelques (plus) jeunes pousses DJ (Actress, Julio Bashmore, The Miracles Club et Bernadott, la Machine du Moulin Rouge le 2/04).

annick rivoire 

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