Thedø, duo franco-finlandais dans l’air du temps folk psyché, concert à suivre à la Bnf pour la fête de la musique et album attendu en septembre. © DR
< 21'06'07 >
Fête de la musique (soupir...), l’alternative the dØ
A Paris comme ailleurs, les années passant (vingt-six !), la fête de la musique a perdu de son sel, qui s’organise depuis des lustres autour de podiums (Bastille, République, Denfert) installés pour donner à voir le fleuron de l’industrie. Lassés de la foule, des effluves de merguez, des pétards pré-14 Juillet et de la bière chaude, beaucoup snobent carrément la chose, en s’enfermant dans les salles de concerts (
la Maroquinerie,
le Point éphémère ou
la Flèche d’or proposent cette année quelques jolis plateaux) voire au cinéma. A signaler, l’excellente
nuit de documentaires rock, Rock’n’docs, au
MK2 Quai de Seine, avec notamment le formidable et toujours inédit « The Devil and Daniel Johnston »).
2007 déroge à la règle. Il va falloir être fort, résister aux djembés, aux fanfares « festives », aux groupes punk-core-noise et autres DJs du dimanche pour rallier la BNF. Outre quelques formations belges bien dans le buzz (
Das Pop,
Soldout), se produit là, à 20 heures, un groupe qui agite le Landernau rock parisien.
Thedø, duo mixte franco-finlandais dans l’air du temps folk psyché, opère sous cape depuis deux ans.
La chanteuse Olivia B.Merilahti a rencontré le multi-instrumentiste Dan Levy pour une musique de film (c’est son gagne-pain). Depuis, ils en ont fait d’autres (
« The Passenger » et
« Camping Sauvage ») et lancé leur duo bilingue (finnois-anglais) et sans frontières (pop, rock, folk, expérimental). La voix de petite fille, qui rappelle
Joanna Newsom ou
Stina Nordenstam, les orchestrations claudicantes échappées d’un vieux
Tom Waits, la tendance psychédélique crânement mise en avant, tout rappelle ici ces hurluberlus US (
Devendra Banhart,
CocoRosie,
Animal Collective…), tête de pont d’un renouveau folk planétaire (voir aussi le boom scandinave, dont Thedø, moitié finlandais, est partie prenante).
La notoriété du duo (augmenté du batteur Jérémie Pontier sur scène), premier groupe français à véritablement émerger de l’océan
MySpace, gonfle à mesure
de concerts remarqués cet hiver (jusque dans les pages du
Monde !). Leur thuriféraires voient en eux un croisement Blonde Redhead-Björk (n’exagérons rien…) et les maisons de disques font la roue pour les signer. On espère que leur premier album, annoncé pour septembre, confirmera l’existence d’un fluide entre Helsinki et Paris : en 2006, un autre couple finno-français, les trop méconnus
Mi and L’au, avaient signé l’un des plus beaux disques de l’année.
matthieu recarte
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