Atelier RécréO’mur (5/12 ans), le 9 février de 10h à 12h (sur réservation).
Jacques Perconte : « 38 degrés » (éd. le Bleu du ciel).
Exposition « It’s All About Love » de Jacques Perconte jusqu’au 17 avril à l’artothèque de Pessac « Les Arts au Mur », 16 bis, avenue Jean Jaurès, Pessac (33). Tel. : 05.56.46.38.41. (entrée libre).
Atelier RécréO’mur (5/12 ans), le 9 février de 10h à 12h (sur réservation). Jacques Perconte : « 38 degrés » (éd. le Bleu du ciel).
« I Love You », capture d’écran. © Jacques Perconte
< 22'01'08 >
Jacques a dit « I Love You »
(Pessac, envoyée spéciale) Choisir quelques images parmi l’infinité qui compose « I Love You », de Jacques Perconte, c’est le pari, la performance ou, au choix, une nouvelle version de l’œuvre Internet qu’accomplit l’artiste à Pessac. Jacques Perconte photographie inlassablement Isabelle depuis 2003, à la recherche d’une poétique du détail, d’un contact entre la peau et la lumière. S’éloignant du sujet, ce sont les impressions papiers et les captures d’écran des clichés originaux qu’il prend en photo. Captant les traces invisibles du pixel ou des moires de son ordinateur, cet artiste aux multi-supports numériques quête l’être aimé à travers la matière invisible de(s) l’écran(s). Pourtant, concentrée sur la couleur et les formes, la femme a disparu. Confronté au réseau Internet, son travail sur le corps se démarque des « galeries photos » ordinaires, s’inspirant de Roland Barthes : « Vouloir écrire l’amour, c’est affronter le gâchis du langage : cette région d’affolement où le langage est à la fois trop et trop peu, excessif (…) et pauvre (…). » Cependant, au lieu de donner raison à ce monument de l’histoire de la photographie, Perconte confronte amour et langage dans un petit programme informatique où les photographies jouent à « démontrer le contraire ». Résultat : l’« I Love You » en ligne est un carré de 10 x 10 photographies sur lesquelles on peut cliquer pour les afficher plein écran. Sauf qu’à chaque clic, la photographie est effectivement toujours présente, alors que son code hexadécimal subit une légère modification, grâce à un script qui insère dans le code source de l’image un « I Love You » rose, entre les successions de chiffres et de lettres noires qui permettent à l’ordinateur de lire l’image et donc de l’afficher. Le programme peut ainsi « quantifier l’amour contenu dans chaque image », explique Jacques Perconte. Depuis novembre 2004, plus de 31 millions (ou pour être précis : 31 549 790 au 21 janvier 2008 à 11h38) déclarations d’amour se sont glissées entre les lignes qui codent les fragments du corps d’Isabelle... Pour Jacques Perconte, « cette méthode absurde d’écriture littérale de l’amour dans l’image, directement dans le code, donne à voir chaque fois une nouvelle collection d’images plus ou moins empreintes d’amour ». Conséquence, plus le programme entre du code « amoureux » dans le code de l’image, « moins les images sont visibles ». Aujourd’hui, presque qu’aucune photographie n’est restée conforme à la petite vignette cliquable de la page d’accueil. Certaines images ne s’affichent plus que sur quelques lignes. Truffées d’« I Love You », d’autres sont déformées pour finir telles des erreurs algorithmiques indéchiffrables… Cette « machine à fabriquer de nouvelles images », comme la nomme l’artiste, ne serait presque qu’une expérience éphémère, puisque ces photographies « génétiquement modifiées » ne sont plus exploitables par les logiciels de traitement d’image du moment. Pour en garder des traces, Jacques Perconte a donc repris son travail photographique de capture d’écran, bouclant ainsi à l’infini la boucle de son processus photographique. Présentée en 2005 au New Media Arts Festival de Bangkok, à la Web Biennal d’Istanbul, primé au Netarts Grandprize de Machida, au Japon, « I Love You » a déjà fait le tour du monde dans sa version Internet. Jacques Perconte, pionnier discret du net-art français (de Rhizome au collectif Pavu en passant par Lieudit), expose à Pessac les images-traces de cette quête d’amour dans le code, comme un retour aux sources (il a étudié les beaux-arts à Bordeaux, et été récemment en résidence à Pessac).
Métavers, tout doit disparaître (et Hubs aussi)
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