Otomo Yoshihide, John Wiese et Sachiko M le 6/05 à 21h aux Instants Chavirés de Montreuil, en collaboration avec le Festival Musique Action (jusqu’au 11/05 à Vandœuvre-Les-Nancy), entrée 7 à 12 €, 7, rue Richard Lenoir, Montreuil.
Otomo Yoshihide a fait de sa platine un instrument arrangé noisy à souhait. A vérifier ce soir aux Instants chavirés. © DR
< 06'05'08 >
L’Internationale platiniste à Paris
Sous la houlette du pape noise japonais Otomo Yoshihide, les Instants chavirés de Montreuil offrent deux soirées d’improvisations bruitistes, avec en guise d’accompagnateurs aux platines torturées le Québécois Martin Tétreault et le Marseillais eRikm hier, et, ce soir à partir de 21h Sachiko M à l’échantillonneur et John Wiese en performance purement électronique. Les temps sont révolus où l’on confondait les platinistes (néologisme d’importation québécoise) avec les simples DJ, ou même les turntablists hip hop, question d’émancipation du support (ou plutôt de gestion de la platine comme d’un instrument à part entière). Quand Yoshihide, guitariste fondateur du combo hardcore-noise japonais Ground Zero, comprit qu’on pouvait faire encore plus de bruit avec une turntable qu’avec son instrument d’origine, il n’est quasi plus revenu en arrière. Pas qu’il soit en reste avec la six cordes comme on peut le voir ici et là. Otomo, musicien complet, est passé par la musique de film et les jazz bands, avant d’arriver à l’extrémité platiniste. Avec son archet de violon ou ses cymbales, il joue à même le bras de la platine, pour en extirper des sonorités inouïes, et pas forcément brutales. Il lui arrive cependant de porter « conventionnellement » un sillon sous la pointe d’une Technic MK2 standardisée. « The Many Moods Of Otomo Yoshihide », 2006 : Pionnier du genre, Martin Tétreault customise radicalement son instrument, lui adjoignant parfois 3 bras sur une même platine, généralement de vieux pick-up trouvés sur des marchés aux puces, sur lesquels il fait tourner d’étranges supports, disqueuse, papier de verre, vinyle perforé... Bref, un instrument préparé et modifié dans la veine d’un John Cage avec son piano ou d’un Keith Rowe avec sa guitare. L’affiche que propose les Instants Chavirés est la quasi-réédition d’un fameux concert d’avril 2003. L’occasion de laisser le micro à Martin Tétreault pour commenter ses outils et jouer de la démo platiniste. Aux accents rugueux de l’instrument se mêlent celui de son Québec d’origine, puis des extraits de la fameuse improvisation avec Otomo Yoshihide. (8 minutes)
En apéritif vidéo, eRikm et Martin Tétreault à Toulouse, le 2 mai :
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