« Understanding art for geeks » : de son apparition le 8/01 à sa destruction le 28/01, un petit tour et puis s’en va pour le compte Flickr du blogueur italien Paul The Wine Guy consacré au détournement geek des œuvres du patrimoine.
La traduction en langage de programmation du titre du tableau de Magritte, par le blogueur geek Paul The Wine Guy. © DR
< 28'01'08 >
L’art geek pour les nuls
« J’ai décidé d’effacer “Understanding art for geeks” à la fois de Flickr et de mon blog. » L’annonce de Paul The Wine Guy a fait l’effet d’une douche froide ce lundi auprès d’un nombre grandissant d’internautes, les geeks d’abord, ces fous furieux du code, de l’informatique, de la SF et autres sous-cultures très-très underground. Puis des blogueurs et journalistes on line ensuite, qui suivaient et relayaient sa production de détournement du patrimoine de l’histoire de l’art, à l’intention des seuls geeks. Et accessoirement de poptronics, qui avait mitonné une chouette opération « comprendre le geek dans le texte », grâce à l’un d’entre eux, qui avait bien voulu se prêter au jeu du décryptage de ces détournements. N’empêche, l’histoire est trop belle pour qu’on la garde par-devers nous, et malgré les conditions techniques rendues difficiles par le retrait unilatéral de l’auteur, effrayé par le succès de ce qu’il ne pensait n’être qu’un jeu, et dégoûté par l’attitude du « Corriere della Sera », quotidien italien qui avait repris ses images sans même le citer, poptronics a décidé d’en dévoiler les dessous. « Understanding art for geeks », donc, est emblématique de la culture du détournement présente sur le Net. Le blogueur italien Paul the Wine Guy avait coutume d’illustrer certains de ses billets d’œuvres d’art plus ou moins subtilement retouchées (le « Ceci n’est pas une pipe » de Magritte coiffé d’une ligne de code qui ne dit rien à personne, sauf à ceux pour qui le code est un jeu). Le 8 janvier, Paul met en ligne une série « Understanding art for geeks » (« l’art expliqué aux geeks ») sur le site de partage de photos Flickr (aujourd’hui, la page est vide, donc). En quelques jours seulement, le diaporama fait le tour de la planète geek. Car les geeks, ces nerds encore plus accros aux nouvelles technologies, comme le montrait le documentaire « Suck my geek » diffusé sur Canal + en novembre dernier, sont des êtres humains qui ont leur propre culture : ils aiment les figurines médiévales ou futuristes, selon les tendances, le Japon et les DVD, les jeux vidéos et la BD et ont même depuis un peu moins d’un an, une chaîne de télé rien qu’à eux, Nolife. Mais quid de la culture « classique » versus les geeks ? Un geek peut-il être sensible à la peinture de Renoir ou aux sculptures de Calder ? Ceux qui dessinent des paysages pour Second Life ou maîtrisent Flash ne sont pas totalement insensibles à l’art, mais les autres, ceux qui codent en dur pour programmer des composants électroniques ou développer des tableurs multidimensionnels ? Poptronics étant plus culture-geek que geek-tout-court, est allé prendre conseil (par chat, ci-dessous retranscrit) auprès de Geek3000, qui, comme tout bon geek qui se respecte, est extrêmement serviable, surtout quand il s’agit d’expliquer la technologie aux neuneus (mais qui reste néanmoins caché derrière un pseudo). Geek3000 : Sur le Escher, c’est une boucle de programmation infinie... un peu comme l’eau sur la gravure qui ne finit jamais… Escher a fait plein de gravures dans le même style, genre les escaliers de la tour qui ne font que monter, le triangle impossible, etc. Et le code dit en gros « Tant que 1 est égal à 1, l’eau continue à couler ». C’est une erreur de programmation assez classique quand on débute. Poptronics : FUD sur Van Gogh ? Geek3000 : Quant à Galilée devant le tribunal catholique, ça fait référence à un article Wikipédia. Quand tu crées un article, il passe par un comité de censure qui te demande toujours des sources, des preuves etc. avant de figurer dans l’encyclopédie virtuelle. Poptronics : Et pwned ? Poptronics : #33666 ? Poptronics : 2girls2cup ?
Il twittait avec ses chaussures debout
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