Journée Mécénat global à la Mairie du 3ème, le 8/09 à partir de 16h, 2 rue Eugène Spuller, 75003 Paris, accès libre.

De 16h à 19h, assemblée constituante de la Société d’Acceptation et de Répartition des Dons (SARD), de 19h à 20h, conférence de presse, puis, à 20h, conférence de Richard Stallman, fondateur de GNU/Linux, Bernard Stiegler, philosophe, et d’Antoine Moreau, l’instigateur de la Licence Art Libre.

Euh ? Hadopi, qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Frédéric Mitterrand, le nouveau ministre de la Culture, en direct sur le plateau de Canal + le 31 août, ne sait pas. Ce qui ne l’empêche pas de fustiger les "absolutistes de l’Internet libre". © DR
< 08'09'09 >
La SARD, c’est si don comme alternative au droit d’auteur

En anglais, on dit « patronage ». Nul saint patron pourtant dans l’affaire, et encore moins de bonnes œuvres au secours des pauvres, sauf à penser que les auteurs de contenus sur l’Internet sont de pauvres hères… Le mécénat global, en français dans le texte, est une initiative lancée par Richard Stallman, l’un des pères de Linux et des licences libres, donc d’une informatique basée sur le partage et la redistribution plutôt que sur la « propriété intellectuelle », un terme que l’Américain à la barbe déteste. C’est aujourd’hui que sera fondée en sa présence à Paris la SARD, première alternative concrète au droit d’auteur portée par quelques acteurs/activistes du Net (dont poptronics...). Ce fameux droit d’auteur qui, à l’heure de l’Internet et de la reproduction numérique généralisée, se trouve en voie d’obsolescence accélérée.

Une alternative à Hadopi
C’est quoi la SARD ? Sous cet acronyme pas très sexy, la Société d’acceptation et de répartition des dons expérimente une solution basée sur le don pour financer les œuvres numériques. Au cours d’une journée « mécénat global » qui s’achèvera sur la triple conférence de Richard Stallman, Bernard Stiegler (philosophe) et de l’artiste Antoine Moreau, inventeur du Copyleft, sera constituée la première SARD, ce mardi 8 septembre à Paris, à la mairie du 3ème à Paris. Il était temps… Le nouveau ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a repris le flambeau d’Hadopi et se battra pour son adoption finale le 15 septembre. Il vient d’ailleurs de nommer le pdg de Naïve, Patrick Zelnik, à la tête d’une commission chargée de réfléchir à l’amélioration de l’offre légale et... « à la rémunération des artistes ». Justement, on aimerait que ladite commission s’informe sur la SARD, qui défend un système alternatif à celui qui est censé protéger les auteurs et rémunérer leur création.

Tout pour le don
Le constat sur la faillite du droit d’auteur n’est pas nouveau, ce qui l’est plus en revanche, c’est d’aller chercher une solution du côté des modèles alternatifs à la consommation. Plutôt côté contribution volontaire, don et générosité que côté marché, offre et demande. Utopique ? Le mécénat est déjà un système de financement alternatif, soutenu jusqu’au ministère de la Culture, qui se désengage ainsi budgétairement au profit de grandes entreprises. Le mécénat à l’échelle individuelle, on connaît aussi, via les dons aux associations et autres ONG, dont les Français sont plutôt adeptes. Ailleurs, aux Etats-Unis notamment, le système des fondations permet de soutenir aussi bien l’édition que les musées, les films ou les concerts. La solution technique envisagée, celle du don généralisé, ouvert à toutes les œuvres et tous les internautes, n’a donc rien d’invraisemblable ou « d’absolutiste ».

Le mécénat global table sur l’idée que la musique, l’art, les logiciels, les textes d’auteur, bref, la culture en général, ne sont pas « que » des marchandises, que le public n’est pas « que » celui qui paye pour « consommer ». Il y a une autre voie pour financer la création, c’est la contribution volontaire. Le don. Une fois posé ce nouveau schéma est née l’idée de la SARD, sous l’impulsion d’une poignée d’agitateurs du Net indépendant et libre, dont le fondateur d’Altern et Gandi Valentin Lacambre, l’instigateur de la Licence Art Libre Antoine Moreau, ou encore un des (nombreux) pères de l’Internet, l’ingénieur médaillé Louis Pouzin (et Poptronics, via l’auteur de ces lignes et fondatrice de votre agenda des cultures électroniques).

« Cesser d’avoir des idées anciennes »
L’acte de naissance de la SARD n’est que le début d’un processus où il faudra expliquer la démarche (en quoi la SARD s’émancipe de toutes les questions juridiques qui empoisonnent le débat sur la propriété intellectuelle, en s’appuyant sur le don et donc sur le volontariat), défendre les principes forts d’une affectation financière directe entre le public et les auteurs (un peu à la Radiohead, mais pour toute la culture, pas que celle d’un groupe phare de la pop mondiale). Il faudra également faire connaître la SARD auprès des politiques, des industriels du secteur (appelés à contribuer en tant que grands donateurs), des artistes et auteurs (appelés à inscrire leurs œuvres pour percevoir les dons) et enfin (surtout !) du public.

Comme résume Francis Muguet, chercheur à Genève du labo « réseaux de la connaissance et société de l’information », « la situation actuelle se résume par la citation du célèbre inventeur Edwin H. Land : « Ce n’est pas que nous avons besoin de nouvelles idées, mais nous devons cesser d’avoir des idées anciennes. » L’échec des précédents systèmes de rémunération des œuvres numériques, c’est qu’ils ne sont pas adaptés à la nouvelle technologie, et ils ne font que d’essayer d’étendre de vieilles idées. » Et puis, ajoute Valentin Lacambre, « c’est le rôle de la SARD de démontrer qu’il existe d’autres possibilités de relations entre les artistes et leur public que ce parasitisme industriel qui prélève 90% des revenus ».

annick rivoire 

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< 3 > commentaires
écrit le < 09'09'09 > par < nmagnan L23 altern.org >
il a été dit que les intervention seraient retransmisses sur le net, vous avez l’aresse ??? merci n
écrit le < 09'09'09 > par < annick.rivoire DLF poptronics.fr >
C’est ici en podcast sur le site de la radio Oxy : http://www.oxyradio.net/news-53.html
écrit le < 14'09'09 > par < anoia rmo free.fr >

La rémunération par le don me paraît être la seule alternative possible à l’achat de produits culturels : une sorte de licence globale dont on peut choisir les destinataires. merci de donner forme concrète à cette solution qui, j’en suis convaincue depuis les débuts d’Hadopi, s’imposera avec le temps. Il faudra peut être tout de même réfléchir à la rémunération des professions qui entourent les artistes (ceux qui sont vraiment utiles, pas les hordes de marketeux d’Universal), question qui ne semble pas avoir été abordée jusqu’à présent.

Un grand merci pour cette initiative que je vais suivre de près et diffuser largement !