« Webcamp » le 26/05 à 18h pour réfléchir au projet expérimental et collectif autour de la lecture de Proust, « Le baiser de la matrice », de Véronique Aubouy, au théâtre Paris-Villette, 211, av. Jean Jaurès, Paris 19e (entrée libre).
Faire lire Proust sous l’oeil de la caméra. © DR
< 26'05'08 >
Un tour de Proust autour du monde
Entrer chez les gens, caméra au poing, les filmer pendant une lecture de « A la recherche du temps perdu », roman culte de Marcel Proust, est le cœur de la pratique de Véronique Aubouy, qui s’est pris de plein fouet le bouquin lors d’un voyage en Amérique Latine. « Un projet de vie », dit cette artiste, qui, en 15 ans, a filmé plus de 76 heures de lectures, à raison de deux pages par lecteur. Sa motivation : « Etre avec Proust ! La “Recherche” est un roman qui a changé ma vie, je pourrais le lire sans arrêt mais préfère le faire lire », explique t-elle. Lire Proust en dix minutes aux quatre coins du globe, c’est le nouveau pari que s’est fixée la réalisatrice, qui invite à découvrir son projet ce soir à 18h au théâtre Paris-Villette, « Le baiser de la matrice ». L’expérience consiste à montrer 3000 internautes préalablement inscrits comme volontaires, lisant un passage du roman, face à leur webcam. C’est une matrice qui administrera les coupes et attribuera les textes au hasard, d’où le titre de la performance. « Faire lire ce livre dans la temporalité du réseau, très vite, est une nouvelle étape. Ce qui m’intéresse, c’est le direct. Mon utopie serait de le faire lire en dix minutes. » Présenté dans le cadre de la programmation x-réseau (une scène pour le Net, initiée par Agnès de Cayeux et Patrick Gufflet du théâtre Paris-Villette), « Le baiser de la matrice » propose aux participants six heures pour se mettre en scène : « l’idée, c’est vraiment de faire lire des lambeaux de texte aux quatre coins de la planète. Certains internautes seront en été, d’autres en hiver, ou encore la nuit, le jour. Nous les incitons à se mettre en scène chez eux, à nous faire part de leur environnement. Au terme de cette expérience, tous les mots de la “Recherche” auront été lus en français, par des personnes de tous horizons et dans un film de 170 minutes, qui sortira sûrement en DVD », poursuit Véronique Aubuy. Le 27 septembre, au théâtre Paris-Villette, un studio d’enregistrement et des ordinateurs (qui permettront de « skyper » des amis en temps réel) seront mis à disposition des spectateurs. Le tournage devrait durer une quinzaine de jours. L’initiative provoque des réactions passionnées, qui divisent les amateurs de Proust. Sur le Net, certains lecteurs n’apprécient pas qu’on touche à leur livre de chevet. Depuis que l’appel a été relayé sur le blog de Pierre Assouline, La république des livres, c’est la polémique : « Ce projet est tout bonnement scandaleux. Je n’ai pas besoin d’intermédiaire pour lire “A la Recherche” comme je l’entends tout seul dans mon coin à voix basse s’il vous plait, et avec ma voix intérieure pour communier avec l’auteur. Ces 3000 imbéciles vont m’obliger à lire comme eux », s’insurge un internaute. « Aujourd’hui, déplore un autre, tout doit être fait en communauté, hélas même la lecture, l’une ces rares activités existant encore qui ne réclame que l’intelligence humaine et qui permet à chacun d’avoir dans sa tête une chambre à soi ». Véronique Aubouy, elle, se dit « convaincue que “la Recherche” est essentielle, et qu’elle parle à chacun. Quant à la démultiplication des narrateurs, c’est une notion très proustienne… » Amis proustiens et autres, pour s’inscrire, c’est par ici. Appel à candidature, par Véronique Aubouy :
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