< 02'10'08 >
Leçon de choses, la France et la crise

Crise, quand tu nous tiens... Il y a quelques mois à peine, les mêmes clamaient haut et fort que le scandale des subprimes aux Etats-Unis n’aurait aucune conséquence sur l’économie française. Déjà, le doute était permis. Depuis que les bourses dévissent les unes à la suite des autres, que les Etats-Unis adoptent (ou pas, verdict ce soir 23h30) le plan de sauvetage des banques acculées à la faillite par une gestion tout ce qu’il y a de plus acrobatique, la France suit le mouvement. Et un certain désordre financier international, que Laurent Fabius nomme joliment « la grande crise de l’argent fou » dans une tribune au « Monde », est sur la sellette.

Pas un jour ne passe sans qu’on apprenne que les économies les plus libérales de la planète envisagent sans barguigner de nationaliser les banques en faillite. Notre gouvernement, qui jurait il y a peu que la croissance, donc, ne saurait être touchée par ces vagues financières internationales, que l’emploi allait bien, merci, que sa politique commençait à donner ses premiers résultats, se mobilise : pas un épargnant ne perdra son bon argent, a promis le Premier ministre, et tous les coups sont permis contre cette saleté de crise. Jusqu’à laisser tomber les sacro-saints critères de Maastricht ? Bien sûr, selon Guaino, le conseiller très spécial de l’Elysée : « temporairement », ces critères « ne sont pas la priorité des priorités »..

Et l’Europe dans tout ça ? Elle prépare une réponse, qu’on imagine ferme ? Euh pas vraiment non, parce que d’un côté Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, la banque centrale européenne, ne voit pas pourquoi suivre le mouvement américain, et que de l’autre les nations européennes (convoquées samedi) sont loin d’être unanimes sur la gestion de la crise.

En résumé, vive la crise, rapporte Guillaume-en-Egypte. Sur ce terrain en effet, la France peut sans conteste donner des leçons de mieux-vivre économique à la planète entière : le chômage s’envole, la croissance est en berne et les déficits publics en hausse, quant au pouvoir d’achat, il est au niveau du moral des ménages : dans les chaussettes.

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