« L’Effet de Serge », de Philippe Quesne, jusqu’au 10/11dans le cadre des Inaccoutumés-objet chorégraphique contemporain, du 6/11 au 8/12, à la Ménagerie de verre 12/14 rue Léchevin, Paris, 11ème, réservation : 01 43 38 33 44, tarif : 13€ ou 10 €.
Gaëtan Vourc’h dans la peau d’un amateur d’effets spéciaux home-made. © Martin Argyroglo Callias Bey / Vivarium Studio
< 10'11'07 >
Les Inaccoutumés en plein « Effet de Serge »
Le dimanche, jour sombre et dépressif ? Un Hongrois en avait fait une chanson désespérée, Philippe Quesne et sa compagnie le Vivarium Studio en font un spectacle désopilant. « L’Effet de Serge », présenté dans le cadre du stimulant festival Les Inaccoutumés à la Ménagerie de verre, érige en poème drôlatique le quotidien a priori tristounet, voire sordide, de Serge, joué par Gaëtan Vourc’h, et réhabilite les bricolos du dimanche tout en brossant un tableau désespérément plombant de nos vies « home-studio-isées », où l’on rit de se voir au bord du gouffre. Il faut dire que le bricolage, la bidouille et l’expérimentation sont les marottes du Vivarium Studio. Les thèmes choisis à chacun de leurs spectacles, de l’écologie à l’envol, sont autant de prétextes à expériences scéniques et accessoirement un bon vieux raout entre copains. Les conventions théâtrales y sont questionnées, triturées, détournées. Temps de répétition et de jeu se télescopent. Les effets de mise en scène y sont croqués et moqués avec un humour à la Glen Baxter (que cite Serge, le héros malgré lui de cette création). La « cuisine » du théâtre y est donnée à voir : dans « la Démangeaison des ailes » (2003) ou « D’après nature » (2006), la fabrication de certains accessoires clés du jeu se faisait en direct sur le plateau, tels ce costume d’oiseau permettant d’assouvir des fantasmes d’envol ou ces casques de cosmonautes nécessaires à la réparation de la couche d’ozone. Pour « l’Effet de Serge », c’est ce qui entoure le spectacle (un accessoire-fil rouge du précédent pour entrer en scène, et une « bande-annonce » du prochain pour terminer la pièce) qui est donné en pâture aux spectateurs. Et qu’ils s’en débrouillent, de cette mécanique du théâtre et de ces artifices dénudés comme des fils électriques de chantier. « L’Effet de Serge » brosse le portrait d’un homme dont la vie semble se résumer à la sainte trinité vin, télé, pizza. Très vite, Serge révèle des talents insoupçonnés pour transcender le prosaïque… Grâce à lui, on ne regardera plus jamais des phares de voitures ou une table de ping-pong de la même manière. Mais c’est déjà bien trop de parlote pour un spectacle qui ridiculise tout verbiage critique. Le teaser fera le reste : Les Inaccoutumés continuent Les 13 et 14/11 avec l’association étonnante du chorégraphe Rachid Ouramdane et du metteur en scène Pascal Rambert autour d’« une forme solitaire pour tenter de "faire paysage" » : Rambert incarne « Un Garçon debout » (à 19h30). Ou encore Julie Nioche, danseuse, en duo chant les 23 et 24/11...
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