« Méliès, magicien du cinéma », exposition jusqu’au 31 juillet à la Cinémathèque française, 51, rue de Bercy, Paris 12e.
2 coffrets DVD : « Georges Méliès » chez Studiocanal (24,99 euros) et « Méliès, le cinémagicien » chez Arte vidéo (25 euros).
« L’œuvre de Georges Méliès » de Jacques Malthete et Laurent Mannoni, éditions de La Martinière (49 euros).
« Le Voyage dans la lune » (1902), photo de plateau. © ADAGP, Paris 2008
< 07'05'08 >
Les tours de passe-passe de Georges Méliès

Magicien, comédien, mime, acrobate, artisan, créateur du premier studio de cinéma et père des effets spéciaux... Georges Méliès (1861–1938) a inventé l’enchantement sur pellicule. La Cinémathèque française lui rend hommage jusqu’à fin juillet, à travers une programmation fabuleuse (c’est bien le moins), et une exposition patrimoine, patrimoine préservé grâce au formidable travail de la Cinémathèque, qui dès 1936 et sous la houlette de son président Henri Langlois, a travaillé au recollement systématique de l’œuvre de Méliès.

Au programme, des films restaurés, d’autres sauvés, des chefs-d’œuvre rarement visibles comme les deux versions du « Merveilleux éventail vivant » (1904) ou le « Raid Paris-Monte-Carlo en 2h en automobile » (1905), déjanté et drolatique. Les plus célèbres « Voyage dans la lune » (1902), « Quatre cents farces du Diable » (1906), « A la conquête du pôle » (1912), et « Le locataire diabolique » (1906) sont évidemment au rendez-vous. Côté expo, dessins, instruments de magicien, costumes, maquettes, éléments de décor montrent que, derrière la figure historique du père du trucage cinématographique, se cache un infatigable artiste qui produira plus de 520 films.

Après des débuts comme prestidigitateur, Georges Méliès rachète le théâtre Robert-Houdin, et se passionne pour l’univers magique dont il va explorer les moindres effets, faisant subir mille péripéties à ses héros. Contemporain des Frères Lumière et de leur Cinématographe, il assiste au Grand Café, à Paris, à leur première projection publique en 1895 et s’entiche immédiatement de l’invention. Il achète une caméra, utilise son théâtre pour montrer ses premières œuvres et crée un studio à Montreuil. En noir et blanc ou coloriés à la main par les ouvrières de son studio, ses films inventent un genre et un style fantasmagoriques, construits sur une parfaite maîtrise des trucages, qui raisonnent en écho avec le cinéma actuel d’un Tim Burton, par exemple.

En double point d’orgue de l’exposition, une balade virtuelle dans le dessin de « L’homme à la tête en caoutchouc » (1901), un de ses plus célèbres films dont on peut voir un extrait ici, et la visite du studio de Montreuil, recréé en maquette pour l’occasion. On y découvre la « petite cuisine » de Méliès, les procédés et les dispositifs mis en place par le cinéaste pour ses réalisations. Et pour les passionnés, Jacques Malthete et Laurent Mannoni, auteurs du catalogue « L’œuvre de Georges Méliès » (éditions de la Martinière), décrivent minutieusement la trajectoire de l’inventeur du spectacle cinématographique.

« Voyage dans la lune » (1902) :

cyril thomas 

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