Après-coup sur le 4ème NYC Resistor Annual Interactive Show, l’instant démo de l’un des principaux hackerspace new-yorkais, le 15 juin 2013, à Brooklyn.
Une fois par an, le hackerspace new-yorkais NYC Resistor fait son show. Cette année, le jeu "Future Crew y inventait une archéologie numérique franchement ludique. © Cherise Fong
< 22'07'13 >
NYC Resistor, quand les hackers (tri)fouillent le pré-numérique
(New-York, de notre correspondante) La soirée dure six heures, l’espace est limité, l’entrée payante et c’est déjà complet. Cette année, le 4ème show interactif du fameux hackerspace de Brooklyn baptisé “NYC Resistor” avait choisi pour thème l’archéologie numérique. NYC Resistor 2013, voir ici notre diaporama sonore. Au quatrième étage d’un entrepôt anonyme, l’antre de NYC Resistor abrite un nombre impressionnant de gadgets vintage, autrefois considérés comme high-tech, devenu obsolètes depuis. La magie du hackerspace consiste à ressusciter, réaménager, détourner et augmenter de technologie numérique ces vieux appareils analogiques, de façon à leur insuffler une vie nouvelle jamais auparavant imaginée. On se croirait dans le laboratoire de Frankenstein avec toutes sortes de petits monstres anachroniques qui mangent du Raspberry Pi et autres miettes de shrapnels électroniques. En témoignent : le “Chip Maestro” de Jarek Lupinski, qui transforme une console de jeu Nintendo 1984 en instrument MIDI au service de l’improvisation 8-bits musicale ; “Space Rocks” de Trammell Hudson, qui détourne un oscillographe à rayons cathodiques en console pour “Asteroids” version première souche ; le Minitel/Tumblr Time Tunnel, dont un Raspberry Pi exploite l’interface textuelle et les carreaux graphiques du bon vieux Minitel ( !!) pour rechercher et afficher des images trouvées sur Tumblr ; et le labyrinthe interactif projeté de “Widget”, bricolé en trois jours avec un tapis de danse en guise de périphérique d’entrée piéton. Egalement en vedette, quelques projets plus indépendants, exposés et/ou expérimentés ailleurs : le “Turbo Entabulator” de Chris Fenton, un ordinateur mécanique au sens propre du terme et imprimé en 3D dans l’esprit du “slow computing”, pour compter les premiers chiffres de la suite de Fibonacci ; le “Ear Bouquet” de Sophie Kravitz, une lampe à plusieurs oreilles de silicone qui génèrent de la lumière RVB sans logiciel ; “WetPong”, présenté par Genspace, un jeu d’arcade live pour iPhone qui consiste à manipuler de microscopiques paramécies vivantes à l’aide de charges électroniques dans une simulation de Pac-Man. Mais la pièce de résistance de la soirée est sans doute celle qui incarne le mieux la mentalité de l’espace : le jeu collaboratif, bricolé, improvisé et détourné via Raspberry Pi, “Future Crew”. L’installation nécessite cinq joueurs, chacun agissant sur une borne différente créée à partir d’un dispositif analogique zombie, avec pour cerveau l’omniprésente framboise informatique. On y trouve un piano jouet, un téléphone rotatif, une console de montage vidéo, le patch d’un vieux convertisseur analogique-numérique (dit “Blender Module”) et un authentique télétype des années 1930. Le but du jeu est d’exécuter les commandes affichées par les bornes (ou par les petits moniteurs NTSC à côté) –commandes qui doivent être lues à haute voix car souvent destinées à une borne différente– dans un temps limité. Le résultat est à la fois chaos, confusion, coopération et finalement collaboration, dans l’esprit d’ouverture et d’aventure qui définit le genre. Tout le monde gagne, ou bien tout le monde perd. Dans tous les cas, tout le monde rigole.
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