Gros plan sur Lech Kowalski aux 13es Rencontres internationales de cinéma à Paris jusqu’à dimanche. Rens. : www.forumdesimages.fr 5,50 €/4,50 €/3,50 € la séance au Reflet Médicis : 3, rue Champollion, Paris 5ème, à l’Arlequin : 76, rue de Rennes Paris 6èle et au Cinéma des cinéastes, 7, avenue de Clichy Paris 17ème.
Les Sex Pistols suivis pas à pas dans leur tournée américiaine en 1978 © DR
< 01'12'07 >
Paris célèbre les bas-fonds de New York filmés par Kowalski

C’est un documentariste rare que les Rencontres internationales de cinéma à Paris ont choisi de mettre en avant pour leur 13e édition : neuf courts et longs métrages (sur vingt) de Lech Kowalski sont programmés jusqu’à dimanche. Fortement marqué par le cinéma-vérité (celui de Frederick Wiseman, notamment) et fou de musiques pas ordinaires (le punk donc, mais aussi la scène no-wave, le jazz expérimental, les débuts du rap), Kowalski n’a cessé de documenter l’underground new-yorkais. Sans concession ni fascination. Après deux films sur le milieu du porno (qu’il connaît bien, il y a fait ses débuts de réalisateur), cet Américain né à Londres de parents polonais décide de suivre la tournée américaine des Sex Pistols en 1978.

« D.O.A., A Right Of Passage », aujourd’hui culte, est un formidable témoignage de cette époque. Tout y est : les manifs anti-punk de l’Amérique profonde, les provocations de Rotten (le fameux « vous n’avez pas l’impression de vous être fait arnaquer ? », balancé avant émeute sur la scène du Winterland), les fans en perdition, et bien sûr Sid Vicious et sa copine Nancy Spungen (qui mourra sous ses coups quelques semaines plus tard) dans une interview hébétée et glaçante (à voir plus bas).

Au début des années 80, il filme le Lower East Side, quartier abandonné par la ville, tel qu’en lui-même, à la fois repaire de la bohème artistique expérimentale et lieu de rencontres de tous les paumés et junkies de la ville. Il y retournera sans cesse pendant dix ans, filmant la normalisation des uns, la descente aux enfers des autres. C’est l’Amérique en souffrance, celle de la dope et du sida qui déciment des squats entiers. Son grand œuvre de 1987, « Gringo, A Story Of A Junkie » n’est malheureusement pas programmé à Paris, mais on se rattrapera avec « Rock Soup » (1991), sur les sans-domicile, incroyable contrechamp des années Reagan. A voir également, l’un de ses portraits rock les plus réussis « Born To Lose (The Last Rock and Roll Movie) », sur Johnny Thunders (il s’est aussi penché sur le cas Dee Dee Ramone), l’un des premiers films sur la culture hip-hop, « Breakdance Test » ou encore « Camera Gun » sur l’après-11 Septembre. Kowalski, qui vit désormais à Paris, présentera dimanche son dernier-né « Winners and Losers » : la finale de la coupe du monde de foot vue depuis Aubervilliers…

Outre une compétition de douze films (de Jia Zhang-ke, Nick Broomfield, Philippe Ramos, Denis Côté…), les Rencontres s’arrêtent également sur Todd Haynes, dont le très attendu biopic de Bob Dylan, « I’m Not There », sort mercredi. Au programme, l’immarcescible « Safe », le glam « Velvet Goldmine » ou le plus splendide « Loin du Paradis », mais aussi des moyens métrages peu connus et un film surprise samedi à 16 heures qui, on vous le livre en exclu, sera le premier long de Haynes, « Superstar » (1987), diffusé très confidentiellement à la fin des années 80 avant d’être interdit. Soit sa vision toxique de la carrière et la mort de Karen Carpenter (anorexique), avec Ken et Barbie dans les rôles principaux. Attention, c’est une véritable rareté : le film, visible sur le Net çà et est toujours interdit aux Etats-Unis et ce, depuis dix-sept ans…

Sid Vicious et Nancy Spungen dans « D.O.A. »

matthieu recarte 

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< 1 > commentaire
écrit le < 01'12'07 >
Ca tombe bien que l’on re ecoute du rock puis qu’on en regarde aussi, autrement on ne serait quoi en faire, et puis heureux que ce festival existe car il est vraiment essentiel a la continuité de la création.