Les pionniers anglais Coldcut, fondateurs de Ninja Tune, à ne pas rater au Bataclan, ce soir en DJ set et demain en live. © DR
< 04'04'08 >
Ping Pong se met à table
Dix ans de Ping Pong, ça ressemble parfois à du jonglage. Fondée en 1998, cette agence de promotion musicale indépendante au catalogue chic (Ninja Tune, Big Dada, Fabric, Nublu…) n’a pas lésiné pour fêter sa première décennie, organisant rien moins que quatre événements d’ici juin : un festival Ninja Tunes, deux expos de street art, une soirée live début mai et une autre en juin, autour de Mai 68 en marge du tout-venant commémoratif. Avec à chaque fois, bien sûr, la musique comme fil rouge.
Pourtant, la structure est fragile, comme le confirme Frédéric Elalouf, le boss :« Chaque année, on doit disparaître, donc dix ans, ça se fête ! C’est un miracle d’être encore en vie ! On est totalement indépendants, pas du tout aidés ou financés, on ne travaille qu’avec des labels indés : c’est assez rarissime dans un marché qui a perdu plus de 70% depuis nos débuts ! » Malgré tout, pour ces dix ans, il a vu les choses en grand. Ça commence fort ce soir et demain au Bataclan avec la venue de la crème de Ninja Tune : outre les vétérans Coldcut (en live et en DJ), on entendra du hip-hop (Mike Ladd, Roots Manuva, The Herbaliser), du rock (The Heavy), du folk (Fink) et, bien sûr, une flopée de DJs. On reviendra au Bataclan, le 3 mai, pour une drôle de Ping Pong Party : 8 concerts et 12 DJ-sets (une demi-heure par tête !), histoire de survoler tous les genres et couleurs défendus par la maison, du blues de Son Of Dave au sorcier électronique Howie B, de la techno deep de Swayzak au disco de Pilooski ou aux scratcheurs japonais fous de Hifana.
Ce Festival Ping Pong est aussi marqué par une double exposition consacrée au street art (du 10 au 17 avril). Là encore, pas mal de gens très fréquentables. A la galerie Artcour, avec Space Invaders, Monsieur Chat ou André, qui tous ont produit une œuvre originale sur le thème du… ping-pong ; et à la galerie de Bejarry, où tous les exposés sont musiciens et artistes (Kid Acne, Headman…). Enfin, le 14 juin à la Bellevilloise, c’est de saison, une soirée consacrée à Mai 68 avec débat, projection du toujours vert « l’An 01 » de Gébé et Doillon, performances (Caramba El Coyote alias Michel Giroud) et concerts, avec notamment le vétéran psyché sixties Arthur Brown, Turzi et Etienne Jaumet. « Avec ce festival, je veux marquer le coup et tenter de pérenniser Ping Pong en faisant un coup de projecteur, reprend Frédéric Elalouf. C’est un peu stop ou encore, parce que j’en ai un peu marre de lutter pour survivre. » Car Ping Pong n’est pas tout : pour oublier le yo-yo des comptes, il passe sa panoplie de VDJ Oof et crée des « cinémix », autour du travail de Norman McLaren notamment, qu’on pourra apprécier tout au long du festival.
Cerise sur le gâteau d’anniversaire, Ping Pong fait un cadeau à poptronics, un mix de DJ Food de l’écurie Ninja Tune, à découvrir et écouter en rubrique pop’etc.
matthieu recarte
|
|
|