Rien ne semble résister à Vampire Weekend, nouveaux wonderboys du rock indé américain. Créé il y a tout juste deux ans, ce groupe d’étudiants de la chic Université de Columbia, New York, suscite un extraordinaire buzz sur le Web depuis une bonne année. A tel point que le très respectable « New York Times » s’est fendu d’une page sur le phénomène quelques semaines à peine après la sortie de leur premier single. Pour une fois, les Stereogum, You Ain’t No Picasso et autres Said The Grammophon ont été pris de cours. C’est un blog spécialisé dans les musiques africaines qui a débusqué Vampire Weekend.

Le groupe prend en effet à rebrousse-poil la hype Brooklyn, majoritairement occupée à revisiter tous les genres des années 80 (punk-funk, no wave, new wave, etc.), pour mettre des sonorités caribéennes et africaines au cœur de sa pop, manière de remettre en selle une certaine idée de la world music telle qu’inventée il y a plus de vingt ans par le David Byrne du Talking Heads tardif ou Lizzy Mercier Descloux. « Cape Cod Kwassa Kwassa », « Mansard Roof », « Oxford Comma » ou ce « A-Punk », nouveau single du groupe : autant de titres irrésistibles, guitares chaloupées et cheveux aux vents, qui à leur manière ouvrent les fenêtres de l’Amérique isolationniste des années Bush.

A la réalisation, Garth Jennings du duo Hammer & Tongs, connu pour son adaptation ciné du SF « Hitchikers Guide To The Galaxy ». Rien d’étonnant, derrière son côté propret et bien sage, le quartette new-yorkais a trouvé son nom dans un projet (avorté) du chanteur : un film d’horreur teenage ! Du sang neuf avec des dents longues, on ne saurait mieux résumer l’affaire Vampire Weekend.

Vampire Weekend - « A-Punk » :

matthieu recarte