Lech Kowalski présente son projet Camerawar.tv à Paris : projection de plusieurs chapitres le 17/01, de 15h à 16h30, puis de son film « D.O.A. », à 20h, au 104, 104 rue d’Aubervilliers-5 rue Curial, Paris 19e.
Le documentariste Lech Kovalski présente à Paris son projet de cinéma online Camerawar.tv. © DR
< 17'01'09 >
Premières images sur grand écran du « Camerawar » de Kowalski
Il pleut sur Paris : oubliez un peu les soldes et filez au 104 voir sur grand écran l’un des projets de cinéma en ligne les plus pertinents du moment. Le documentariste américain Lech Kowalski, dont on vous a déjà longuement parlé, présente cet après-midi un aperçu de Camerawar.tv, site web apparu sur la Toile à l’automne dernier et qui documente brillamment l’effondrement en cours du système. Cinéaste militant, Kowalski est connu pour avoir filmé comme aucun autre le rock underground (on pourra revoir « D.O.A. », sur la tournée américaine des Sex Pistols, ce soir à 20h30 au 104) et les bas-fonds de New York. Avec « Camerawar », il retrouve les Etats-Unis cassés par les subprimes, qui ne savent plus bien en qui croire, le Dieu de papier Dow Jones partant en fumée. Sur Camerawar.tv, il poste tous les lundis des « chapitres » d’un film en train de se faire, au cœur de l’action dans les manifs libertaires devant Wall Street, allant à la rencontre de néo-nazis qui croient leur heure venue, suivant un couple d’intellectuels qui ont créé un bar alternatif dans l’Amérique profonde, discutant de l’état de délabrement de l’industrie culturelle en général et du cinéma en particulier. Loin des pleurnicheries gauchistes, Kowalski évite soigneusement de donner des leçons. Il regarde de côté, convoque Thoreau, propose des cut-ups saisissants, s’échappe en Italie ou en Pologne. Et n’oublie pas l’humour, comme lorsqu’il propose à ces deux gitans polonais leur premier hamburger. Il filme à hauteur d’homme, entre parfois dans le champ, cite sans relâche les auteurs radicaux passés ou contemporains, sélectionne d’ahurissantes séquences diffusées sur les télévisions américaines (la proclamation de bushisme raciste du chanteur de Kiss) ou échange avec Claire Simon ou Jerry Schatzberg. Dans un an, Kowalski proposera un long-métrage conçu à partir de tous ces morceaux de réel patiemment amassés. « Le 21e siècle a commencé avec un soupir de soulagement quand il est apparu que le “bug” informatique qui menaçait de dévaster le monde n’avait pas eu lieu. Les médias ont vanté les mérites de la thèse de Francis Fukuyama, laquelle annonçait la fin d’une Histoire et l’entrée dans une ère de stabilité géopolitique qui mettrait fin aux conflits du siècle dernier, écrit Lech Kowalski en préambule. L’Histoire, pourtant, ne se laissa pas oublier si facilement. Les événements du 11 Septembre et leurs conséquences ont fait resurgir le passé, qui annonçait son retour en criant vengeance. » A quelques jours de l’investiture d’Obama, porteur de tous les fantasmes de reconstruction et de changement, Camerawar.tv s’affiche comme un passionnant contrepoint aux images et discours officiels, qui montre l’Amérique telle qu’elle est : atomisée et envahie par les slogans publicitaires, mais aussi vent debout contre l’implosion des espaces d’expression et de culture. Un extrait de Camerawar.tv :
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