Jusqu’à dimanche se tient à Toulouse la sixième édition d’un festival au nom alléchant et aux allures de mini Sonar à la française, les Siestes Electroniques. Ce rendez-vous pointu, pertinent et surtout à taille humaine - en passe de se forger une belle réputation parmi la cohorte des festivals hexagonaux - avait déjà accueilli les années passées des pointures discrètes mais à la réputation interstellaire (Dabrye, Apparat ou Juan Atkins…) pour des concerts gratuits et en plein air face à la Garonne ou dans une configuration arty et clubbing. Rebelote cette année pour une manifestation resserrée sur cinq journées mais tout aussi aventureuse.

Côté jardin, sur la Prairie des Filtres, en plein centre-ville historique, on note la présence de l’écurie Versatile, Château Flight et surtout Joakim et son rock électronique bizarro, qui a tout cassé cette année et se retrouve logiquement programmé partout – mais pas n’importe où. Beaucoup d’heureuses découvertes justifient le voyage : l’anglais Applebim et son affolant dub synthétique, la proto-house-pour-rire de Pigna People (super groupe monté par la star italienne Marco Passarani, qui se produira en solo le dimanche, en version tatapoum), les comptines groove des (très cultes) Fujiya & Miyagi ou, en apothéose à paillettes, la discomobile du norvégien Todd Terje.

L’association Rotation, menée par Samuel Aubert, a fait fort en programmant dans le même splendide décor (la cour intérieure de la DRAC, la direction régionale des affaires culturelles) trois concerts exceptionnels : tout d’abord Angel, soit la réunion inédite des leaders de Mùm, groupe islandais déceptif , Pan Sonic, groupe finnois qui brûle les enceintes, et enfin Schneider TM et son électro-pop vocoderisée, pour un résultat du genre bruyant : c’est ça aussi l’Europe.

On ne loupera sous aucun prétexte la soirée réunissant Sébastien Tellier et son idole avouée, Charlemagne Palestine, sans oublier cette affiche de rêve pour tout amateur de musique bricolo et poétique : Pascal Comelade (une star en… Espagne) et Pierre Bastien, et leurs instruments-jouets et autre barnums mécaniques propices à toutes les dérives mentales. A noter : la défection pour cause de bris de cheville d’Isolée, remplacé au pied-levé par Para One (soirée club du 30 juin).

benoît hické