Interview d’Alexis Bernier, le directeur du magazine papier « Tsugi », qui fête ses deux ans d’existence ce soir à la Locomotive avec Cassius, Brodinski, Naive New Beaters, Stuck in the Sound, à partir de 21h, 90 boulevard de Clichy, Paris 18e, 15€.
Depuis deux ans, le magazine Tsugi invite à faire la fête en moyenne tous les deux mois. Ce soir, spécial anniversaire à la Loco. © eye now/tsugi
< 15'10'09 >
« Tsugi », deux ans et « à deux doigts de l’équilibre »

Deux ans déjà : « Tsugi » est encore là, et ça se fête. L’ancienne équipe de « Trax » s’était fait souffler la reprise du titre au tribunal et a monté « Tsugi », donc (dont poptronics est friand depuis ses débuts). Ce soir, à la Loco à Paris, les jeunots rockers Stuck in the Sound ou Naive New Beaters et son mixeur électro-rock, tiendront la scène, avant que Cassius, Brodinski ou Jean Nipon (entre autres DJ’s) prennent le relais pour une nuit forcément éclectique.

Aperçu d’une soirée « Tsugi » à La Loco en octobre 2008 :



En attendant la teuf, Alexis Bernier, le boss du magazine musical, fait le point.
Vous fêtez vos deux ans, comment ça va chez « Tsugi » ?
Nous sommes toujours là, ce qui, pour un magazine indépendant lancé en pleine crise économique, sans soutien financier majeur, financé par ses seuls actionnaires photographes, journalistes et gens de la musique, est déjà très bien ! On est d’autant plus contents de ça qu’on a réussi à lancer un autre magazine, « Reggae Vibes », qu’on enregistre des bonds de fréquentation sur notre site Internet et qu’on organise des soirées qui tuent ! Malgré tout, nous sommes très (et encore trop) fragiles. Nous sommes à deux doigts de l’équilibre : il nous manque 2000 lecteurs réguliers et des ressources publicitaires plus importantes.

C’est quoi alors le moyen de dépasser ces fragilités ?
Nous cherchions depuis plusieurs mois à élargir le tour de table. Nous sommes en train de finaliser les discussions avec un actionnaire aussi atypique que nous (il est trop tôt pour vous dire qui), quelqu’un avec de vraies rencontres de vues et des synergies évidentes. Nous procédons donc à une ouverture du capital : il entrera au tour de table pour investir sur plusieurs projets.

Quel genre de projets, une nouvelle formule par exemple ?

Le premier projet, oui, c’est une nouvelle formule à l’horizon 2010 : on ne se fixe pas de date encore pour se donner le temps qu’on n’a pas eu au lancement de « Tsugi ». Le constat, c’est que, pour paraphraser le PS, le logiciel de la presse écrite musicale en France n’a pas changé d’un iota depuis les années 60. Le seul apport, c’est dans les années 90 le fameux CD, la compil’ des artistes du numéro en cours. A l’heure de l’Internet, de Myspace et du téléchargement, ça semble totalement obsolète. Nous voulons faire autre chose que ces interviews d’artistes à la chaîne dans des chambres d’hôtel. On réfléchit à concevoir un titre qui soit en liaison plus étroite avec le site Internet, à développer ce qu’on ne trouve nulle part ailleurs, en proposant plus de pages, d’enquêtes, de photos, de reportages. « Tsugi » parlera toujours de musique et de tout ce qui va autour, pas de ciné ou de DVD non, en poursuivant dans le sens de cette enquête sur les punks musulmans ou cet article sur les vieux clubbers qu’on peut lire dans le numéro en cours. Avis : nous cherchons de nouvelles plumes qui ont envie d’écrire et d’enquêter.

Vous laissez tomber la compil’ alors ?
Quel intérêt de distribuer des titres que tout le monde a déjà entendu sur le Net ou ailleurs ? L’intérêt, c’est, comme on l’a fait dernièrement, de construire une vraie compil’ directement avec les artistes : Laurent Garnier a choisi les morceaux qui l’avaient inspiré pour son nouvel album, Danton Eeprom proposera la sienne le mois prochain. Evidemment, c’est très cher à produire, notamment pour des questions de droit.

« Tsugi » nouvelle formule, ce sera toujours le mag des musiques électroniques ?
Même si nos Unes sont plutôt électro et qu’on a cette image, on traite toutes les musiques actuelles, rock, électro, hip-hop… Les deux prochaines couvertures seront rock. Parce que la musique d’aujourd’hui est métissée, qu’elle vit du télescopage des genres qu’a notamment produit le Net.
Recueilli par annick rivoire 

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