Rencontre Smart city, Nouveaux enjeux urbains, nouvelles formes artistiques, le 26/09 de 14 h à 18 h, Cité Internationale Universitaire de Paris (Salon Honnorat), Paris 14e (RER Cité universitaire), entrée libre.
La bulle-baleine des Berlinois de Raumlabor se pose n’importe où pour des soirées conviviales. © DR
< 26'09'07 >
Un après-midi en ville intelligente

Chouette mise en bouche avant un week-end chargé de culture électronique (Emergences à Paris, les Nuits de l’Ososphère à Strasbourg, les 4 écrans à la Bnf… on y revient), une après-midi à la Cité internationale pour causer ville intelligente (smart city dans le texte) et rencontrer les collectifs les plus intéressants du moment. La ville intelligente, c’est cette idée que les réseaux traversent aussi le bâti, que les connexions entre le monde physique et le monde du Net doivent être réfléchies et anticipées.

En ouverture de la cinquième édition du festival Emergences, donc, la « rencontre smart city » se pose la question des « nouveaux enjeux urbains, nouvelles formes artistiques ». Evidemment, c’est un peu jargon et la présentation un brin universitaire. Ne pas s’arrêter à la forme, pour au contraire aller écouter les Berlinois de Raumlabor, les Français d’Exyzt et les Belges de LAb-au, trois structures qui mélangent architectes, graphistes et codeurs qui réfléchissent à la façon de plugger nos cités, de rendre l’architecture plus contemporaine, la faisant se confronter aux notions de flux, d’impermanence, aux contextes écolo-sociaux…

Concrètement, parce que ce n’est pas que du concept pour intellos furieux, les LAb[au] viennent présenter leur projet phare, Touch+/-0, qui tranforme la tour Dexia à Bruxelles (145 mètres de haut et 4200 fenêtres) en façade mouvante et interactive (un dispositif lumineux avec interface au pied de la tour pour « jouer » avec l’architecture, ça s’appelle « Who’s afraid of Red, Green and Blue »). Les architectes d’Exyst, qui interviennent beaucoup en accompagnement de scénographies sur des festivals de musique électronique (ils seront notamment aux Nuits de l’Ososphère à Strasbourg pour une réflexion sur une mise en espace du quartier de la Laiterie), viennent raconter Labichampi, cette utopie archi-arti-médias que poptronics a déjà évoqué : un ancien bâtiment militaire (russe) ghettoïsé en Lettonie, au bord de la Baltique, est progressivement transformé en « ferme culturelle ». Enfin les Raumlabor (espace de travail en français) évoqueront leur Küchenmonument, une bulle en plastique géante à l’apparence de baleine (14 mètres de long) qui, en se posant là où on ne l’attend pas, transforme l’espace en lieu convivial de fêtes (un pont d’autoroute par exemple). Bâtissant une autre utopie, celle d’une architecture nomade et éphémère.

Mais le temps de l’architecture doit-il se diluer lui aussi dans le flux du temps réel ? Autrement dit, doit-on confronter la pierre aux bits ? Ces questions et d’autres, plus politiques, comme la radicalité en architecture par exemple, seront également abordées cet après-midi par le collectif français Coloco. Ces « explorateurs de la diversité urbaine au moyen d’architectures, paysage, films et installations » ont été lauréats 2006 des nouveaux albums des jeunes architectes. La table ronde (avec quand même un institutionnel de la Culture) est aussi l’occasion de croiser Richard Reynolds, représentant d’un mouvement encore confidentiel en France mais très actif en Grande-Bretagne et au Canada, le Guerilla Gardening  : prenez le street-art et plus généralement toutes les actions de reprise en main collective et citoyenne de l’espace urbain, ajoutez des jardiniers pirates, qui viennent planter des graines et des mauvaises herbes dans le bitume, et vous aurez une idée du concept.

annick rivoire 

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