Placard X, la Generale en manufacture, 6 Grande Rue, Sèvres, Ile-de-France.
Pearl&John, duo d’artistes sonores parisiens (ici l’affiche de leur expo de juillet à la galerie Bank), clot cette dixième édition. © DR
< 30'07'07 >
Un lundi au Placard
Plus que quelques heures pour se brancher en direct sur le flux audio du festival le plus étrange qui soit, le Placard festival pour casques. Au départ rendez-vous online pour musiciens et expérimentateurs sonores pointus, entre France et Japon, le Placard s’est peu à peu transformé en plate-forme internationale de diffusion des musiques actuelles les plus tâtonneuses. De l’expérimental toujours, des traffics sonores multipliant les croisements, comme cette radio d’art sonore colombienne AmplitudModulada, qui mixe les sons captés en différents points de la planète pour les diffuser (à 15h) depuis Sèvres, sa manufacture, lieu d’émission de ce Placard X. De plus en plus participatif au fil des éditions, le Placard propose sur son site des plages horaires, avec possibilité d’occuper l’antenne en streaming, qu’on habite la Russie ou les Etats-Unis, la France ou le Japon, donc. Sur place, le même principe d’écoute au casque, un peu autistique peut-être, mais permettant une réelle immersion sonore. De toute façon, les artistes qui s’inscrivent au Placard sont rarement de ceux qu’on écoute en fond sonore… Avec leur façon de pratiquer la musique en autant d’actes sonores, certains bifurquent même sur l’activisme, tel le collectif Erebus (sculptures sonores, performances musicales et recherches scientifique), qui, le 21 juin sous les fenêtres de la fraîchement nommée ministre de la Culture Christine Albanel, une « sérénade » à base de cracklebox (ou kraakdoos), sorte de boîte à musique électronique pour produire craquements, souffles et sifflements qui vrillent les oreilles, puisqu’elle avait déclaré ne pas aimer la musique contemporaine. Tout l’intérêt du Placard, c’est de ne jamais trop savoir quoi s’attendre à entendre : la chip music y côtoie la noise la plus bruitiste, les détournements sonores (captations, triturations, etc.) enchaînent sur du slam arty. Ainsi, le duo qui clôture cette édition parisienne, Pearl&John, propose un folk-rock légèrement décalqué. Il faut dire qu’ils pratiquent quand ça leur chante des performances, des installations d’art sonore, des lectures amplifiées et viennent tout juste de clore une exposition à la galerie Bank, lecture amplifiée, installation performance, song writing. A signaler, la toujours pointue Radiowne qui retransmet l’intégralité de l’événement, trois jours et trois nuits de live ou presque, avec des sets toutes les demi-heures, du 27 juillet à 17h jusqu’à ce soir 17h.
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