L’auteur de SF et polars burlesques Francis Mizio, signe « Les Robots ne crient jamais » pour le pop’lab n°12, le magazine hybride en PDF de Poptronics dédié aux créations artistiques. Une fiction robotique pour envisager la nouvelle année avec un optimisme... mesuré.
Francis Mizio a écrit "Les robots ne crient jamais" pour le pop’lab n°12. Visiblement, il ne connaissait pas "Botched Dollies" de France Cadet, quatre robots avec plâtres et prothèses (ci-dessus, à voir ce printemps au Via de Maubeuge, puis à Exit, à Créteil). © DR
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Une robotique-fiction signée Mizio pour affronter le réel en 2013

Un fabliau robotique pour 2013, c’est ainsi que Poptronics s’est accomodé de la trêve des confiseurs ! Posté à Noël sans tambours ni trompettes, « Les Robots ne crient jamais » de Francis Mizio, est le premier pop’lab de création littéraire de Poptronics, le douzième du magazine en PDF dédié aux auteurs et artistes. Francis Mizio conte les aventures d’un néo-luddite, hacktiviste d’un futur proche luttant contre le règne des robots de compagnie. Des humanoïdes dociles et accomodants, qui ont fini de reléguer les jeunes générations au ban d’une société où les vieux ont le pouvoir. Une société pas si futuriste que ça, puisque le gouvernement est celui d’un certain Fillon…

Francis Mizio est un auteur français plutôt inclassable, entre comédie, polar et SF, qui s’est fait une spécialité de brocarder nos petits travers technologistes à force de chroniques, empruntant à son parcours multitâches (il fut journaliste pigiste, maquettiste, fonctionnaire…) les anecdotes les plus saillantes. Pour ce pop’lab, Francis Mizio a sorti de ses tiroirs une fiction truffée de faits réels qu’il avait préparée pour feu Owni, le site d’information et de datajournalisme qui va nous manquer.

Owni, liquidé le 21 décembre malgré la mobilisation de son équipe de journalistes, a mis la clé sous la porte. La vie des médias numériques est ainsi faite, qu’en dehors de rares exceptions, les pure players ont quasi tous disparu du Web français : hormis Slate et Mediapart, Rue89 s’est fait racheter par le « Nouvel Obs », le HuffPo appartient au « Monde »…

Owni en faisait partie, qui proposait des contenus à forte dimension infographique (mais pas que...), en accès gratuit (son modèle économique tablait sur la conception d’applis et de contenus innovants payants). Lancé en 2009, il s’était fait une réputation en accueillant les premières révélations de Wikileaks ou en proposant quelques pépites de datajournalisme (le Véritomètre pendant la campagne présidentielle, la calculette comparant les tarifs des opérateurs au lancement du forfait Free Mobile, ou encore en organisant les rencontres « hack the press » du meilleur effet.

La mise en ligne de cette fiction sur Poptronics est aussi une manière de rendre hommage à toute l’équipe d’Owni (d’ailleurs les gars, si ça vous démange d’écrire, on vous accueillera bien volontiers, à la modeste mesure de nos moyens...).

C’est aussi une façon de prendre le contrepied de l’information telle qu’elle se déploie ces temps-ci, sans moyen mais toujours plus rapide, injonction du temps réel oblige. Poptronics avait déjà misé sur le « less is more », façon de se mettre hors jeu de cette course à l’échalote. Poursuivant son petit bonhomme de chemin, Poptronics continue à croire à l’utopie d’un média DiY (Do it Yourself). Nous sommes déjà néo-luddites, et pas si éloignés de la résistance mise en place par Francis Mizio dans sa nouvelle.

Pour en finir provisoirement avec le sujet, cette information tout ce qu’il y a de plus véridique sur la robotique, que Francis Mizio aurait pu intégrer dans son récit mais qui vient de tomber (comme on dit dans la presse). Le premier robot vomisseur a été mis au point par une équipe britannique pour étudier la dispersion virale des gastroentérites… En images depuis le site d’ABC News, c’est encore mieux :

Pour découvrir l’intégralité du pop’lab « Les Robots ne crient jamais » de Francis Mizio, c’est par ici qu’il faut cliquer. Bonne année (quand même) !

annick rivoire 

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