C’est bientôt Noël, alors poptronics raconte une belle histoire. Il était une fois une jeune Californienne de Nevada City, une petite ville de 3000 âmes plantée sur les contreforts de la Sierra Nevada, qui, en 2003, ses 19 ans venus, quitte le cocon familial pour poursuivre ses études à San Francisco. Dans ses bagages, une guitare offerte par son père pour ses dix ans et qu’elle a à peine touchée. Seule dans sa chambre, loin des siens, cette guitare va devenir la plus sûre confidente d’Alela Diane Menig. D’autant qu’à peine partie, ses parents divorcent et vendent la maison de son enfance. L’été venu, Alela Diane décide de partir à Londres, pour mieux s’échapper en France (Paris et le sud), où elle compose l’essentiel de « The Pirate’s Gospel », un disque qu’elle enregistre dès son retour aux Etats-Unis, avant de partir s’installer dans la cabane d’une amie dans un bled paumé, embauchant comme serveuse, écrivant fiévreusement. Puis vient l’automne 2005 et Portland, Oregon, où Alela se fait domestique, tisse des rideaux ( !), vend ses autoproductions et joue partout où elle le peut.

L’opiniâtreté paie : en octobre 2006, le label local Holocene Music sort une nouvelle version de « The Pirate’s Gospel » puis l’Angleterre, l’Australie, et enfin la France par l’entremise du label Fargo s’emballent. Son folk gracile aux tons sépia cartonne : l’album s’est déjà écoulé à 10 000 exemplaires en un mois et elle court les médias (sa voix mélancolique fait le bonheur des programmateurs radio et télé). Bien sûr, on pourra trouver sa musique un peu trop sage, mais difficile quand même de ne pas se laisser toucher par ses miniatures intimes, leur simplicité crue, leurs mélodies hors d’âge. Alela Diane joue ce soir à guichets fermés à l’Européen, elle sera en tournée en mars (à la Cigale le 19/03). On l’a aperçue sur scène cet automne, c’est à ne pas rater.

Alela Diane - « The Rifle » :

matthieu recarte