On le croyait moribond, le revival 80’s revient par la fenêtre. J’en vois déjà qui bâillent, mais Battant vaut mieux que les Interpol et autres Editors débarqués ces dernières années, pâles photocopies scolaires de Joy Division et consorts. Les Londoniens remettent au goût du jour une certaine idée new wave (voir leur look vintage de rigueur : noir pour les trois garçons, long tee-shirt et jeans retourné haut sur socquettes pour Chloe, la chanteuse), mais avec les outils de leur temps, synthétiques et électroniques, et surtout un vrai sens du groove. Ça donne quelques singles autoproduits (« Jump Up », « Socket ») avant un EP dévastateur, « Kevin (1989) », sorti à l’automne sur Kill The DJ. Soit la rencontre incongrue de Blondie et des Shamen, de Klaxons et des Undertones, de Siouxsie et de Devo. Outre le morceau-titre, écrit à partir d’un journal intime trouvé dans un pub, on y retrouve cet implacable « Blah Blah ».

Battant - « Blah Blah » :

(Merci@Kill The DJ)

Depuis, Battant, remarqué sur la scène des Nuits de l’Ososphère, se fait tranquillement un nom en tournant seul ou en soutien d’artistes Kill The DJ (à Poitiers demain avec DJ Chloé, Reims le 14, Nancy le 15….). Le pape électronique Andrew Weatherall ne s’y est pas trompé, qui accueille le groupe dans son studio et leur a offert un énorme remix. Né d’un hasard (une chanson composée pour l’anniversaire d’un ami), Battant enregistre actuellement son premier album (sortie prévue à l’automne). En attendant, jugez sur pièce, ce soir à la Flèche d’Or, de leur live tout de morgue et de guitares griffées, lors d’une soirée organisée par le festival Panoramas (en avril à Morlaix), qui présente là une toute petite partie de son affiche, avec notamment une création conjointe de Bastet, Poor Boy et John Trap.

Battant - « Jump Up » :

Battant live au Cabaret Sauvage en septembre 2007 :

matthieu recarte