The Brian Jonestown Massacre en concert ce soir au Bataclan, 50 boulevard Voltaire, Paris 11e. Et le 18 juillet à la Garden Nef Party à Angoulême (16). Album : « My Bloody Underground » (A Records/Differ-Ant)
Anton Newcombe (tee-shirt marron) et son Brian Jonestown Massacre au début des années 2000. © DR
< 03'07'08 >
Brian Jonestown Massacre, sur des nerfs perché

Anton Newcombe est un loser, un vrai. Du genre dont on fait les légendes rock. Talentueux mais trop barré pour se sortir de l’underground, il doit son salut à un film, « Dig ! » d’Ondi Timoner, qui a révélé il y a quatre ans ce songwriter borderline à la tête de la flibuste The Brian Jonestown Massacre. On y suivait ses errances en parallèle à la carrière de ses potes fades des Dandy Warhols pris dans le tourbillon du major system. Newcombe y apparaissait tel qu’en lui-même : ingérable (il se bat régulièrement sur scène, jusqu’à saboter un concert devant les huiles des majors), addict (le groupe vit un temps dans une sordide crackhouse), autoritaire (les nombreux membres virés irons fonder Black Rebel Motorcycle Club, The Warlocks ou The Raveonettes) mais surtout multi-instrumentiste fou (80 instruments revendiqués) et mélodiste de première classe, capable d’écrire des perles nourries au meilleur Velvet Underground et au psychédélisme intoxiqué de Spacemen 3, teintées d’un orientalisme lysergique.

Grande gueule patentée, Newcombe vomit évidemment sur cet excellent documentaire, d’où quatre ans d’un silence buté, avec exil islandais et pratiques complètement anti-marketing : toute la discographie de BJM a longtemps été en libre accès sur le site du groupe (une douzaine d’albums, quatre EP, quinze singles, le tout en neuf ans !). Mais ronger son frein lui a fait du bien, puisque « My Bloody Underground », sorti au printemps, est l’album le plus maîtrisé de sa carrière, grand fourre-tout perché, entre shoegazing façon My Bloody Valentine, industriel école Throbbing Gristle et psychédélisme toujours aussi déviant. Newcombe en a profité pour illustrer douze des treize morceaux de vidéos home made. Et repris la route pour faire tourner encore et encore ses boucles malades. A vivre ce soir au Bataclan et à la Garden Nef Party le 18 à Angoulême.

Brian Jonestown Massacre - « Just Like Kicking Jesus

Brian Jonestown Massacre - « Automatic Faggot For The People »


Brian Jonestown Massacre - « Black Hole Symphony »

matthieu recarte 

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