Charlemagne Palestine, orgue, synthétiseurs et drones, performances électroacoustiques, dans le cadre du cycle L’Orgue, de la liturgie à l’électro, le 21/03 à 20h, 17€, Cité de la musique, 221, avenue Jean Jaurès, Paris, 19e.
"Sans légende" de Charlemagne Palestine, pour une exposition à Dijon en 2002. Palestine est également un artiste auteur d’installations qui mettent en scène des bandes de nounours déglingués etc. © DR
< 21'03'08 >
Charlemagne Palestine : « Moi, je suis maximal »
Dans l’histoire des compositeurs minimalistes, Charlemagne Palestine est un maximaliste, brillant, capable d’exagérations sonores jusqu’à la transe. A vérifier ce soir 21/03 à la Cité de la Musique à Paris, qui termine son cycle « L’Orgue, de la liturgie à l’électro », avec un récital pour orgue de l’artiste. Ce juif new-Yorkais qui reçoit comme nom de baptême en 1947 Charlemagne Palestine est bien né pour être un personnage. Entouré chez lui comme sur scène d’animaux empaillés, ce bon vivant idolâtre les peluches et garde toujours un verre de cognac à portée de main. Bien qu’habitant la Belgique depuis 15 ans, Palestine est lié aux minimalistes américains des années 60, dans le sillage de La Monte Young à New York. Minimaliste, Charlemagne ? C’est Tom Johnson du « Village Voice », qui exporte cette terminologie inventée en arts plastiques pour les peintres et sculpteurs de l’abstraction américains (Carl Andre, Donald Judd, Dan Flavin) aux compositeurs émergents new-yorkais. Cette musique urbaine va chercher son inspiration du côté des transes exo-européennes et exo-américaines. Palestine et La Monte Young étudient auprès du maître de chant et de raga indien, Pandit Pran Nath. Steve Reich approfondit des recherches sur les percussions africaines. Beaucoup de compositeurs issus du minimalisme sont aujourd’hui des stars… Charlemagne Palestine n’en a cure. (4 mn) Davantage connu pour son travail au(x) piano(s) (comme ici en performance solo à Oslo en novembre 2006), Charlemagne Palestine a aussi exploité depuis sa première composition pour orgue, Schlingen Blängen en 1985, la capacité de l’instrument à prolonger les sons à l’infini, en accentuant résonances et harmoniques jusqu’à l’hypnose. Il explique ici les transformations qu’il fait subir à l’orgue (celui de la Cité de la Musique, dit-il, vit ses derniers souffles). (2 mn, avec des extraits de « The Golden Mean », 1979, Shiiin Records) Et pour boucler ce portrait maximaliste de Charlemagne Palestine, une vidéo d’archives plutôt rare, « Island Song », 1976. Charlemagne Palestine fait le tour d’une île en motocyclette avec une caméra fixée sur lui. Chantant et rugissant « Gotta get outta here... Gotta get outta here... I got to get away… I got to get away » !!! C’est sûr, Steve Reich n’aurait pas fait ça... (merci à Ubuweb)
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