Exit, du 28/03 au 6/04, festival théâtre, danse et multimédia, exposition Immersion du 1/04 au 4/04 de 18h à 0h, les 29/03 et 5/04 de 14h à 1h, les 30/03 et 6/04 de 14h à 20h, 3/5 euros, Maison des Arts de Créteil, place Allende, Créteil, infos : 01 45 13 19 19.
Une toile de RoStarr, dont le "work in progress" enchante les nuits new-yorkaises dans l’installation "Kill The Ego". © RoStarr
< 29'03'08 >
Exit 2008, par ici l’orgie numérique
Exit, le festival joyeusement « pluri » de la Maison des Arts de Créteil, fête cette année ses quinze ans, toujours porté par la volonté de relier spectacle vivant et arts numériques. Les territoires impliqués par la manifestation s’étendent dorénavant à la Belgique (Mons), qui accueillait du 13 au 23 mars, en partenariat avec le Manège de Maubeuge, Via, le petit frère d’Exit. Après le Japon en 2007, c’est la Finlande qui sera à l’honneur ce 1er avril avec les hurleurs de Oulu et leur show tout en vociférations, suivi du très rare Jori Hulkkonen. D’un week-end l’autre, le chorégraphe Michael Clark commence par mixer punk et « Sacre du Printemps » (« Mmm Stravinsky Project part 2 ») tandis que la troisième édition de Super se déploiera samedi prochain (on y revient), pour des frictions entre les artistes visuels de l’écurie Dalbin et le label électronique DFA. La version de La Marseillaise des hurleurs de Oulu, à la Piscine de Roubaix (2007) : En guise de mise en jambes, les soirées d’Exit commencent par la visite de l’expo « Immersion » (vue à Maubeuge). Parmi la quinzaine d’installations, se détache « Kill The Ego », de Stephan Crasneanscki. Le créateur des soundwalks (audio-guides d’un nouveau genre cartographiant une dérive urbaine et poétique) acoquine une création-collage faite de bruits, de gimmicks musicaux et de paroles étouffées à une performance de l’artiste urbain RoStarr dont le geste in situ évoque le Picasso filmé par Clouzot. La projection vidéo est verticale, pour une immersion totale dans ce cri d’amour pour la nuit new-yorkaise, comme un écho au « New York I Love You » de LCD Soundsystem... L’installation cinétique « Timeless Universe » de Paul Friedlander, elle, plonge dans un état de méditation ravie : des sculptures de lumière en rotation perpétuelle, sur lesquelles sont projetés des algorithmes colorés, manière pour ce Britannique féru de recherches scientifiques d’incarner une théorie controversée du physicien Julian Barbour selon laquelle le temps n’existerait pas. RoStarr dans ses œuvres, pour Truth & Soul : La MAC est une sorte de paquebot aux nombreuses coursives. Pour découvrir les sculptures de Friedlander, il faudra ainsi passer par un couloir long et biscornu que le vidéaste Charles Carcopino et le compositeur François-Eudes Chanfrault ont habillé de noir et de sonorités très syncopées et froides (« Equalize Me ! »). Un dispositif découlant de leur collaboration avec Blanca Li, qui annonce un clubbing pour le moins mutant. Une démarche pas si éloignée de celle du collectif berlinois Visomat Inc., historiquement lié au VJing mais qui hausse le niveau avec ses structures en polystyrène « Halbzeug », dont les formes sont sonorisées à l’aide d’une palette numérique. Les 28 et 29 mars, les Visomat appliqueront leur système de visualisation du son aux mélodies dingo de la célèbre Reactable, parfaite illustration de l’esprit de ce cru 2008 d’Exit, aux allures d’orgie numérique pour tous.
Ryoichi Kurokawa, le naturaliste numérique
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