« Homo Ludens Ludens », exposition jusqu’au 22/09 au LABoral, Los Prados, 121, 33394 Gijón, Espagne.
Schéma de l’intervention « Objects of Desire » du collectif Ludic Society. © DR
< 28'05'08 >
Je joue, donc je suis
Dernière étape de l’évolution, après l’homo sapiens, l’homo ludens ? L’exposition « Homo Ludens Ludens » que présente tout l’été le centre d’art et de création industrielle LABoral à Gijón, en Espagne, s’inspire d’un livre de l’historien néerlandais Johan Huizinga, pour écrire une nouvelle page du « Game art ». Publié en 1938, « Homo Ludens, essai sur la fonction sociale du jeu », mettait en lumière l’influence du jeu dans tous les aspects de la vie sociale. L’art du jeu détourne ou modifie les jeux vidéo, les utilise pour imaginer de nouvelles narrations via les machinimas, et s’est fait une place sans doute la plus populaire au sein des multiples courants des arts électroniques. Troisième et dernière d’une série consacrée aux rapports art et jeux vidéo (après « Gameworld » et « Playware »), l’exposition à Gijón (que poptronics n’a pas vue) se focalise sur la façon dont le jeu est activé, transformé, questionné par les technologies numériques. A découvrir dans l’exposition, une trentaine d’œuvres internationales (dont quelques-unes sont en ligne), qui empruntent des formes très diverses (films, jeux, dispositifs, installations...). Certaines interrogent les rapports de pouvoir dans la production des jeux, comme le toujours actuel « Gold Farmers », documentaire de Ge Jin (un jeune Chinois émigré aux Etats-Unis) sur les soutiers des jeux vidéo en Chine qui travaillent à jouer toute la journée à World of Warcraft, le jeu en ligne multijoueurs, comme mineurs virtuels, une manière d’amasser de l’or théorique aussitôt transformé en argent réel. « Gold Farmers », bande-annonce, 2006 : D’autres reprennent pour les retourner les stéréotypes de narration vidéoludique : dans « Faith Fighter », conçu par les Italiens de Molleindustria, connus pour leurs jeux caustiques sur McDo ou l’Eglise catholique), le combat entre deux joueurs devient guerre de religion. Certains artistes proposent au contraire que la bataille se passe directement dans le navigateur : les internautes s’affrontent en taguant des vidéos de Youtube à l’aide des avions en origami de « Folded In » de Personal Cinema & the Erasers. Mais « Homo Ludens Ludens » invite aussi à quitter la souris pour expérimenter d’autres interfaces, d’autres manières de jouer. On retrouve les « Sweet Pads » de France Cadet, un shoot them’up qui ne passe que par la caresse (les ordis étant eux-mêmes entourés d’une sorte de fourrure-doudou). De son côté, Julian Oliver a apporté les cubes-puzzles de « Levelhead » : le joueur a deux minutes pour aider un petit personnage à trouver la sortie. « Levelhead », le Memory 3D : Le collectif Ludic Society a lui envahi la totalité de l’espace d’exposition en recréant la topographie des ondes de la ville lisible grâce à une console portable pourvue d’une antenne. Avec « Objects of Desire », Ludic Society propose une alliance des situationnistes et des « spimes », pour concevoir des objets qui sont sensés pousser le visiteur à les manier selon leurs désirs (grâce à des puces rfid) .
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