Pourquoi le cacher,  !!! est l’un de nos collectifs favoris du moment. Parmi les précurseurs du son disco-punk-funk qui a donné un coup de fouet au rock des années 2000, ce groupe impossible (huit membres, dont un guitariste partagé avec LCD Soundsystem), fondé en 1996 sur les cendres de Black Liquorice et Popesmashers, persiste corps et âme dans le hara-kiri commercial. Il y a bien sûr ce nom que, malgré les amicales pressions de leurs labels (Touch & Go et Warp, excusez du peu), ils se refusent à abandonner pour un « chk chk chk » qui a le mérite, lui, de donner des résultats aux requêtes Google ! Et surtout, il y a la musique, droguée jusqu’aux yeux, qui se refuse à choisir entre guitares et machines, entre bon et mauvais goût. Un saisissant alliage d’expérimental sous influence krautrock et bruit blanc, de disco pour dancefloor malade et d’électro sous hypnose dub. Bref, !!!, groupe branché, se joue des chapelles, libre de raconter des histoires de fous ou de régler son compte à l’ex-maire de New York Rudolph Giuliani.

Les trois albums publiés depuis 2000 ne rendent qu’imparfaitement justice à ce grand écart. L’énergie contagieuse de  !!! se déploie plus spectaculairement sur scène, servie par les performances de son chanteur zébulon Nic Offer, sorte de croisement entre un figurant de « Saturday Night Fever » et le Bez extatique de Happy Mondays. Quelques mois après une prestation faramineusement groove au Bataclan, la clique foutraque remet le couvert à Paris ce mardi 6 novembre. A sept désormais : le batteur-chanteur John Pugh (le plus Bee Gees de la bande) vient tout juste de quitter le groupe pour se consacrer à son projet personnel, Free Blood. Mais ça ne suffira pas à gâcher notre plaisir.

« Yadnus », extrait de l’album « Myth Takes », nouveau single disponible le 12 novembre, uniquement en digital.

matthieu recarte