Souterrain
Porte IV
, du 28 septembre au 7 octobre au T.O.T.E.M., 36 rue du Général
Leclerc 54320 Maxéville. Rens. : 03.83.37.54.53. Réservation conseillée (300 places maxi). A partir de 19 h.
Flesh Camp par Suka off. © DR
< 26'09'07 >
Au fond du Souterrain Porte IV, les monstres
Freaks, adeptes de la modification corporelle, parias de la culture institutionnelle, performeurs et fétichistes de tout poil ont rendez-vous jusqu’au 7 octobre au fond du Souterrain Porte IV. Le corps étrange, excentrique, hors norme, est à l’honneur de ce festival international de body art qui se tient au T.O.T.E.M. à Maxéville (Lorraine), 6000 m2 de friche industrielle relookée façon cyberpunk. Initiée par le collectif de théâtre-performance Materia Prima, acoquiné pour l’occasion avec les Editions de la Maison Close, cette quatrième édition s’annonce particulièrement « monstrueuse », puisque le thème en est... le monstre. « Le monstre vu depuis l’étrangeté primitive des premiers hommes jusqu’à l’homme post-humain entièrement transformé par la technologie... le monstre dont l’apparition soudaine et prodigieuse réenchante le monde dans un sentiment d’effroi. » Outre sa vaste exposition de peintures, sculptures et photographies, Souterrain propose à partir du 28 septembre une semaine de performances et de spectacles radicaux, plus d’une cinquantaine d’artistes internationaux qui questionnent le corps dans l’imaginaire contemporain. Parmi eux, les Polonais trash Suka Off (leur performance Flesh Camp, à la limite du soutenable est une allégorie brutale des camps de concentration, où les victimes finissent bourreaux), le danseur de butô Taketeru Kudo, les cyberpunks fluos toulousains Punish yourself, les russes du Do Theatre (qui revisitent le mythe de Frankenstein dans un spectacle à l’humour sombre mêlant pantomime et danse) ou encore les Gnaouas de Fès, histoire de dépasser le body art stricto sensu. A signaler la présence exceptionnelle de Ron Athey, figure de proue de la scène body art internationale et de la scène gay de San Francisco, qui explore la question de la contamination dans des rituels sanglants (le 3 octobre), ou du catalan Marcel-li Antunez, ancien de la Fura del Baus et adepte des prothèses technos, qui présente sa performance mécatronique Protomembrana (le 29 septembre). Encore plus rare, l’Australien Stelarc vient présenter son exoskeleton et la greffe de sa troisième oreille (le 5 octobre). Le pionnier des nouvelles technologies, qui a depuis belle lurette décrété le corps humain « obsolète », participe également à un passionnant colloque, « Du corps canonique au corps monstrueux », qui se déroulera au Museum Aquarium de Nancy les 3 et 4 octobre, au milieu des animaux naturalisés et des espèces disparues. Au programme, la science des monstres, chimères et hybrides, le vécu monstrueux... « Nous avons voulu mixer pour ce colloque universitaires et artistes, histoire de croiser les points de vue », explique Otomo, alias Didier Manuel, directeur artistique, traqueur de contre-culture, danseur butô, doctorant en philosophie, spécialiste du corps monstrueux, qui s’emploie à décloisonner les milieux, un travail entamé avec la revue « Singe » qui mêle arts, littérature, théâtre et sciences humaines, et dont le festival est une extension. Souterrain Porte IV s’achèvera par un grand bal dionysiaque le 5 octobre, la désormais traditionnelle Baraque Mutante, avec entre autres, le cabaret blafard des Tiger Lillies, l’Homme tatoué, ou encore la trapéziste néo-burlesque Empress Stah. Attention, dress code obligatoire, soyez latex, dandy, manga, vampire ou baroque... Le programme du colloque :
Richard Maxwell, la scène sous surveillance
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