Chouette ! Une alternative à la Croisette, pour s’aérer les pixels à coup de spectacles hybrides, expos, concerts déjantés, séminaires et autres œuvres participatives. Jusqu’au 25 mai, la troisième édition de Mal au Pixel, festival des cultures électroniques et volet parisien du Pixelache finlandais, déroule son tapis rouge dans l’espace public, la théma 2008 d’une manifestation pointue qui mélange artistes de la scène DIY (bricolos hi-tech et bidouilleurs d’outils techno), musiciens et expositions.

En écho à Printemps (im)médiat, la saison culturelle finlandaise délocalisée en France, le festival démarre ce vendredi au Point Ephémère avec une soirée hi-fi 100% finlandaise, consacrée aux lives électroniques avec PJVM et Mesak, issus de la mouvance « skweee », proche de l’electro minimale et sans Mika Vainio, tête pensante de Pan Sonic, programmé, mais la semaine prochaine finalement, en clôture du festival, le 24 mai à Mains d’Œuvres. Poptronics vous offre d’ailleurs cinq places pour ce set attendu.

Deuxième temps fort côté musique, du 22 au 24 à Mains d’Œuvres : balades expérimentales avec Saycet, soirée DIY (dance it yo) avec Sexual Earthquake In Kobe et, à ne pas rater, le Mal au Pixel club avec South Central, découverte electro des dernières Transmusicales, le duo hybride electro-rock Signal Electrique, le live VJ de Bunq, l’impro multimédia de Section Amour ou encore la prestation machine de Toktek.

Toktek (Tom Verbruggen) - « Trycycle » :

Nouveauté cette année, Mal au Pixel intègre à sa programmation des performances scéniques, issues notamment de la danse contemporaine. A découvrir, mardi 20 à Mains d’Œuvres toujours, la prestation de la chorégraphe Cindy Van Hacker, et le 21, « Réalités avancées », performance hybride des Espagnols Conservas, entre meeting, spectacle et dispositif interactif. Ars Longa, dès demain et jusqu’au 28, accueille l’installation « Sensitive Maps » de Christian Nold, un GPS émotionnel (cartographie augmentée des émotions des participants). On notera la participation de HeHe et de son nuage vert à une rencontre Upgrade ! autour de la ville interactive le 21, Villa des arts. Le gros des propositions se déroulera néanmoins toute la semaine prochaine à Mains d’Œuvres, avec le « virutarium » des Canadiens de Kit Collaboration, un espace de conservation des virus informatiques obsolètes et vaincus, le générateur de psychose d’ Ubermorgen et surtout, le dispositif « Heartlands » d’Active Ingredient, qui hybride espace physique et jeu, électrocardiogramme et représentation graphique. On ne l’a pas encore vu mais probable qu’on y revienne très vite…

Et puisque le festival s’inspire de l’espace public, il était logique que ce bouquet numérique s’achève en plein air, le long du canal Saint-Martin (entre Saint-Ouen, Ars Longa et le Point Ephémère donc). La balade numérique sera « un moment convivial pour sortir certaines des propositions dans l’espace public, assure Mathieu Marguerin, directeur artistique. C’est un enjeu important : montrer qu’on peut créer avec l’électronique des dispositifs très simples et dégagés de contextes techniques ou scénographiques lourds. » Expérience déroutante avec « Singing Bridges » de Jodi Rose et Emmanuel Rebus : la passerelle Richerand (face au 71 quai de Valmy) sera équipée de capteurs que les spectateurs pourront écouter dans des casques audio. Tandis que les six performers d’Ornic’art se jetteront pour laver trottoirs, passages piétons et autres panneaux, histoire de célébrer l’espace public.

« Singing Bridges » en avril 2008 sur la passerelle Simone de Beauvoir dans le 13e arrondissement :

valérie nescop