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< 02'04'09 >
Londres, capitale du « nouveau » capital ?
Doit-on prendre au sérieux les menaces d’un président Sarkozy campant en maître du monde ? Une nouvelle régulation financière sortira-t-elle du G20 qui se tient en ce moment à Londres ? Rien n’est moins sûr, mais le président français affirme qu’il s’agit d’un « objectif majeur et non négociable ». En soutien de dernière minute (la réconciliation franco-allemande se faisant sur le dos de la crise financière, toujours ça de pris...), Angela Merkel : « Ce qui ne sera pas décidé ici et demain ne le sera pas dans les cinq ans à venir », a déclaré la chancelière allemande au premier jour de cette réunion des 20 chefs d’Etat et de gouvernement des grands pays industrialisés. Effet de manche ou prise de position courageuse et visionnaire ? Alors que le gros des discussions est attendue ce jeudi, les premières retombées du sommet mettent à jour une réelle fracture entre la méthode américaine et la façon de faire européenne face à la pire crise économique que le capitalisme ait connu (au moins depuis la crise de 29). Aux Etats-Unis, Barack Obama, qui n’a que deux mois de service à la tête de l’Etat (et bénéficie encore par conséquent d’un certain crédit), change radicalement le fonctionnement du capitalisme, mais sans jamais parler d’une « refondation ». Ses mots plutôt doux (la « marche en avant » pour un « retour à la prospérité ») enrobent des décisions plutôt radicales comme la taxation des plus hauts revenus et l’injection massif d’argent public dans les banques et l’automobile. En posant ses conditions (pour éviter de réitérer le scandale AIG...). En Europe, au contraire, les mots sont durs et les actes moins radicaux... Les gouvernements ont été plus réticents à relancer l’activité en mettant la main au portefeuille (on se souvient notamment de l’opposition de Merkel à tout plan européen en ce sens), l’ont tous faits cependant (suivant la Grande-Bretagne), sans exiger de contrepartie (voir les scandales afférents sur les bonus des patrons d’entreprises en semi-faillite). L’alliance franco-allemande consiste à espérer qu’une nouvelle régulation (la refondation donc) permettra d’endiguer la crise financière. Tandis que les Etats-Unis privilégient une relance de la demande. L’enjeu de ce G20 est donc clairement historique, mais il pourrait encore accoucher d’une souris : le projet de déclaration finale évoque un engagement à réguler les grands fonds spéculatifs et à faire les efforts « nécessaires pour restaurer la croissance ». Aucun plan Marshall en vue... mais un bilan déjà sanglant : un mort parmi les manifestants anti-globalisation et quelque 86 arrestations (dont trois pour « port d’un uniforme de police », selon Scotland Yard).
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