Pop’surf d’un emballement médiatique et blogotique sur la rumeur d’une séparation de Cécilia et Nicolas Sarkozy.
"Je n’ai aucun commentaire" a répété David Martinon ce midi au point presse hebdomadaire de l’Elysée. © DR
< 15'10'07 >
Cécilia et Nicolas, la rumeur qui fait flamber le Net

Qui le premier a balancé ? Le Net, comme accusent les médias (de l’Express à Libé) ou les journalistes eux-mêmes (à l’instar du billet de Jean-Michel Aphatie dans son blog le 5/10) ? C’est la rumeur la plus reprise par les journaux et la blogosphère et celle qui fait les délices des commentateurs. Records de connexions et de discussions sur le sujet, comme si la vie privée plutôt publique du président de la République était le sujet de préoccupation numéro 1 des médias et des Français...

Car pour une fois, il n’y a pas les grands médias d’un côté, les petits blogs de l’autre. Pas un jour ne passe depuis une grosse semaine sans que les rédactions soient « informées » de l’imminence de l’avis de séparation de Cécilia et Nicolas. C’est dans Lepost que Ludovic Vigogne, journaliste politique au Parisien-Aujourd’hui en France, reconnaît que « tout le problème de ce dossier, c’est d’avoir des faits ». Du coup, la surenchère à l’info donne lieu à quelques approximations : l’Est républicain a mis les pieds dans le plat en annonçant vendredi comme une info béton le divorce du couple présidentiel, sur son site, pour retirer l’article quelques heures plus tard. Hier soir, Rue 89 interviewait un journaliste suisse (puisque Cécilia était vue en Suisse) qui confirmait l’enquête de sa rédaction (supposée plus libre ?) tentant d’établir quand serait officialisée la séparation…

Et « Libération » ce matin, dans sa nouvelle formule avec « making of » d’expliquer que le billet de Joffrin, « Cécilia, la rumeur et l’Internet » du 8/10 avait fait exploser les connexions (60 000 visites) et avait conduit le journal, faute de nouvelles informations à fournir à ses lecteurs, à lancer un forum sur le thème « faut-il en parler ou pas ? » (pas très fourni à l’heure qu’il est). Pendant ce temps, « 20 minutes » dynamitait la sous-rumeur (ils vont se séparer c’est imminent puisque Cécilia fait une séance photo seule dans un grand hôtel parisien) : le photographe, qui n’est autre que « l’ami de la famille », celui qui a fait la photo officielle du président, Philippe Warrin, « jure sur la tête de [ses] enfants » qu’il n’a pas pris ces images pour accompagner l’annonce du divorce. Et « 20 minutes » pose les questions qui fâchent, où l’on apprend entre autres que, même s’ils le souhaitaient, les mariés présidentiels ne pourraient pas passer devant le juge comme tout un chacun (puisque le président n’est pas tout un chacun, précisément).

Au final, les blogueurs ont eu beau jeu de persifler sur le dos d’une presse peu à l’aise avec la couverture de la vie privée des hommes politiques… Si le site Bakchich.info n’a fait qu’officialiser les rumeurs courant à l’UMP dès le 3 octobre (« la rupture serait désormais imminente, selon les plus mauvaises langues »), Versac, le blog de Nicolas Vanbremeersch, plutôt influent sur la politique à la française, pointe l’hyprocrisie des médias (« dépêches d’agence, et reprises partout sur des médias bien officiels, tenus par de bons vrais journalistes, d’un truc qui n’a toujours aucun fondement autre que la rumeur qui se propageait la semaine dernière »). N’empêche, comme le rappelle samedi Daniel Schneidermann dans un billet titré « Pourquoi on s’@rrête sur Cécilia » : « il se trouve que le sujet est intéressant. Non pas le divorce éventuel, bien entendu. Mais l’ambivalence des journalistes devant cet objet-là. »

Ce matin, au point presse du porte-parole de l’Elysée, toutes les rédactions sont là pour ça, comme le rappellent Libé et le JDD. Finalement, les journalistes sont comme les Français en la matière : le sujet est un peu sale (vie privée, voyeurisme, déballage de linge sale, etc.) mais intéresse quand même (parce que Sarkozy a mis en scène sa vie privée quand tout allait bien, parce que tout le monde a ou aura un jour des problèmes similaires). L’attaque en règle des internautes blogueurs gaffeurs ne tient plus, celle des journalistes qui ne feraient pas leur boulot non plus. Deux petites vidéos pour finir, qui, en un raccourci temporel saisissant, prouvent surtout la tartufferie politique à l’œuvre dans cette histoire. Celle des « jours heureux » où Cécilia et Nicolas se montraient unis, jeunes, amoureux. Et celle de la conférence de presse de Martinon, ce midi. Merci les internautes anonymes qui font ainsi œuvre d’information.

Les « jours heureux » de Cécilia et Nicolas chabadabada :


La conférence de presse de David Martinon lundi 15/10 :

annick rivoire 

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