Nous sommes tous des Farc repentis
« Accueillir les ravisseurs d’Ingrid et laisser mourir Marina ? Un président de la République ne peut avoir qu’une parole », balance la Ligue des droits de l’homme (LDH). Un excellent résumé du pataquès diplomatico-politique dans lequel la proposition de Nicolas Sarkozy d’« accueillir les membres des Farc qui renonceraient à la lutte armée » plonge la France. Pourquoi d’un côté accueillir les guerilleros colombiens (dont le statut de réfugié politique n’est pas du tout acquis, comme le rappelle France Terre d’asile), et de l’autre extrader l’ancienne brigadiste Marina Petrella ? Comment prendre au sérieux les propos de l’actuel Président pour les activistes du jour, alors que les brigadistes repentis d’hier (les années soixante), accueillis en France grâce à la « Doctrine Mitterrand », sont depuis 2002 extradés en Italie (on se souvient de la cavale de Cesare Battisti) ? Et enfin, qui peut croire à la sincérité de Nicolas Sarkozy quand il appelle le président italien à grâcier Marina Petrella ? Les Italiens ont beau jeu de lui rappeler que le droit de grâce est une prérogative qui ne regarde aucunement la France. Mardi, en marge du G8, Nicolas Sarkozy avait confirmé l’extradition de l’ex-brigadiste Marina Petrella, 54 ans, arrivée en 1993 en France pour échapper à la réclusion criminelle à perpétuité et dont l’avocate signale qu’elle est tout bonnement « en train de mourir » à Fleury-Mérogis. Le Président a-t-il cru se dédouaner de cette décision en demandant à Silvio Berlusconi « de solliciter du président italien sa grâce, compte tenu de l’ancienneté de la condamnation et de la situation psychologique et de santé de Madame Petrella » ? Est-il possible de ne pas faire le rapprochement entre les propos altruistes du président français et les coups de menton répétés du même contre l’immigration africaine ? Pour Guillaume-en-Egypte, une seule stratégie : que tous les damnés de la terre, et parmi eux les migrants qui traversent la Méditerranée souvent au péril de leur vie, se fassent passer pour des membres des Farc et bénéficient ainsi du même traitement de faveur. < 1 >
commentaire
écrit le < 10'07'08 > par <
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Encore une manœuvre démago de Napoléon IV qui ne mange pas de pain (mais de la brioche). À la façon d’honorer ses engagements vis à vis de ses réfugiés politiques, la France ne risque pas de recevoir trop de demandes colombiennes ! Faudrait être vraiment con...
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