Tout le meilleur des Nuits de l’Ososphère. Dixième édition du festival strasbourgeois des musiques et arts électroniques, les 26 et 27/09 à la Laiterie, Strasbourg.
Erol Alkan le roi du mash-up et inspirateur de la scène dance-rock UK. © DR
< 26'09'08 >
Nuits blanches à Strasbourg
(Strasbourg, envoyés spéciaux) Ososphère, dixième. A quelques heures de l’ouverture des portes du festival alsacien qui aime à mélanger les publics et les disciplines (arts numériques et musiques à coloration électronique), techniciens et petites mains s’affairent déjà pour préparer le lieu. Pour la deuxième année consécutive, poptronics est en opération-commando à Strasbourg pour un nouveau marathon graphico-éditorial. L’Ososphère a certes fait des petits (Scopitone à Nantes ou le N.A.M.E. à Roubaix), mais demeure l’un des rares à ne pas user des expositions comme d’un simple vernis arty. En ces temps d’attaques répétées contre la culture et ceux qui la défendent, ne pas céder aux sirènes de propositions attrape-subventions n’est pas si facile. La programmation musicale 2008 jongle donc avec des impératifs contradictoires : proposer la crème des mondes électroniques sans oublier le grand public, avec Sébastien Tellier ou The Dø comme signes d’une inflexion « overground » de l’Ososphère. L’ouverture ne se pratique pas qu’à l’Elysée ! Mais derrière ces têtes d’affiche piaffent une quarantaine d’artistes couvrant un large spectre : du rock, de l’électro festive, de la techno qui tape voire du hip-hop (De la Soul, Puppertmastaz). On retrouvera ceux qui ont explosé en 2008 (les pensionnaires d’Ed Banger, Apparat, Crystal Castles…), des retours gagnants (Etienne de Crécy, grâce à son live scénographié par Exyzt, Roni Size, Wire) et des newcomers (Pivot, Black Lips, Dr Macabre…), des producteurs en devenir (SebastiAn, Brodinski, Surkin, Kiki…) ou déjà très installés (Sascha Funke, Dave Clarke). Sélection ciblée pour se retrouver dans le maquis des propositions. Vive la fête ! Est-il encore utile de présenter Ed Banger ? Le label parisien a réussi en 2008 un hold-up planétaire grâce à Justice, deux loups multiplatinés qui cachent une forêt de talents. C’est en effet la nouvelle vague qu’on découvrira cette nuit au Dôme (23h30-6h), avec Krazy Baldhead (remarqué sur la compile Ed Rec vol. 3) et son hip-hop de synthèse bien troussé (Prefuse 73 n’est pas loin), le dandy remixeur SebastiAn (album attendu en 2009, après une récente compilation), Feadz le compère de Mr Oizo et d’Uffie pour un set là aussi marqué groove et enfin le roi du pétrole himself, Busy P, qui vient juste de mettre tout le monde d’accord avec l’anxiogène « Pedrophilia » qui a tout pour devenir la scie de cet automne. Les branchés ne sauront pas sur quel pied danser puisqu’au même moment, les très attendus Goose et Boys Noize occuperont le Delta. Invité ce soir à un DJ set (1h-3h) qui promet d’être à la hauteur, entre hédonisme pur et grosses Bertha bien de saison, le trio électro-rock Goose fait le buzz sur la foi du hit « Single Audience » choisi par une boisson à bulle idéale pour lutter contre la gueule de bois. Le set de l’Allemand fou furieux Alex Ridha alias Boys Noize, qui suivra un live de son projet parallèle D.I.M., devrait être à l’avenant. Poignet de force fluo obligatoire. Demain au même endroit, Erol Alkan, remixeur de toute cette bande et inspirateur de la scène néo-rock anglaise, reprendra le flambeau (3h30–4h30). Du rock et des bits L’Ososphère fait cette année la part belle aux guitares, et pas n’importe lesquelles puisque la légende afterpunk Wire est de l’aventure 2008 (22h-3h30 à la Rocaille). Soit l’un des groupes les plus influents de ces trente dernières années : né dans le punk puis passé par l’électronique de pointe, l’expérimental, la noise. Malheureusement programmés au même moment (un classique de festival), les Australiens Pivot (22h45-23h35) viendront décliner leur rock instrumental et cérébral, en émérites représentants de cette scène baptisée « math-rock » (Battles, Foals…). Pivot - clip de « In The Blood » : Parmi les groupes à surveiller, toujours ce vendredi, Black Lips (0h-1h au Môle) et le duo électro-pop français Think Twice (2h30-03h30) repéré par F.Com, le défunt label de Laurent Garnier, qu’on découvrira en live au Môle. Enfin demain, si vous aimez The Kills et les jeux vidéos et que saigner des oreilles ne vous fait pas peur, Crystal Castles est pour vous (23h30-0h10). Show devant ! On frétille du popotin rien qu’en écrivant leur nom : les Puppetmastaz risquent fort de tout rafler demain soir avec leur show rodé depuis maintenant dix ans, qui carambole interventions de drôles de marionnettes et hip-hop azimuté (1h10-2h25 au Dôme). C’était dans l’air, avec la déferlante dubstep qui sévit outre-Manche, et bien nous y voilà : la drum’n’bass fait son grand retour. Alors qui mieux que l’homme aux dents en or, Roni Size, pour nous infliger une salutaire piqûre de rappel en grande formation dans la nuit de samedi ? (2h-3h30 à l’Abysse) Techno qui tape Ancienne pousse DJ de la scène post-chute du Mur, option marteau-pilon, le Berlinois Apparat déploiera ce soir (2h30-3h30 à la Rocaille) son arsenal électro-pop romantique mais pas forcément mou du genou. Idéale entrée en matière d’une soirée qui se poursuivra avec Kiko (ven 26 0h-4h à La Galerie), échappé de cette fameuse scène électro grenobloise dont The Hacker est un peu le grand frère. Il a produit dans son coin une poignée de maxis et deux albums ravageurs. Ses sets tabula rasa et évidemment darkissimes sont réputés pour leur densité. À la même heure, le vétéran britannique Dave Clarke plongera l’Abysse dans des coulées électro vintage/techno implacables, lui qui s’est forgé la réputation de meilleur DJ du monde (à vérifier tout de même) ! L’Allemand Gregor Tresher ne pouvant pas décemment conclure cette nuit sur un menuet, s’attendre donc à de la techno minimale très puissante et des déluges de basses. En face au Delta, le jeune Rémois qui monte, Brodinski, devra déployer tout son arsenal pour s’en sortir. Jolie guerre des tranchées en perspective. Apparat - clip de « Wooden » :
PopAntivirus#5 Grrrls in le son !
And the Show must go on, Hello World, épisode 5, par Systaime M.I.A. fait son cinoche en première française au F.A.M.E. L’émoi EMA Clermont 2020, le court du jour 4 : « Acid Rain », un rêve de rave A Strasbourg, l’Ososphère en met plein la ville |