< 28'07'09 >
Obama boit, Sarkozy trinque

Alors oui, tous les regards sont tournés vers notre président, sa santé, ses vapeurs, ses footings, son âge et son incapacité à en faire moins, etc. C’est peu de dire que le malaise sarkozien aura éclipsé toute autre forme d’actualité ce week-end. Mais Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, lui, a trouvé un autre fait d’actualité autrement signifiant.

S’il moque gentiment (ci-contre) le « malaise lipothymique d’effort soutenu par grande chaleur et sans perte de connaissance, dans un contexte de fatigue liée à une charge de travail importante » (le diagnostic officiel), c’est pour mieux se démarquer de l’emballement ambiant. Comme le souligne Christian Salmon, l’auteur de « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits » (La Découverte, 2008) dans une interview au « Monde », « notre vie politico-médiatique ressemble de plus en plus à un feuilleton à épisodes, avec suspense et coup de théâtre ».

Guillaume relève une autre forme de distorsion médiatique à propos de l’arrestation musclée d’un professeur d’université noir aux Etats-Unis, et de la polémique qui s’en est suivie. Alors que notre hyper-président orchestre sa sortie d’hôpital debout, main dans la main avec Carla, bref, participe de l’emballement, de l’autre côté de l’Atlantique, Barack Obama, lui, désamorce avec élégance et en seulement deux jours le soi-disant réveil de la question raciale aux Etats-unis (comme si l’élection du premier Président noir et blanc de l’histoire des Etats-Unis suffisait à régler ladite question...).

Mercredi dernier, donc, Obama avait réagi vivement à l’arrestation le 16 juillet du professeur Henry Louis Gates Jr. de l’université d’Harvard : « La police de Cambridge a agi de manière stupide en arrêtant une personne tout en ayant les preuves qu’elle était bien propriétaire de cette maison et, enfin, nous savons tous que, dans ce pays, les forces de l’ordre sont plus enclines à arrêter les Afro-Américains et les Latinos. » Aussitôt, la machine s’emballe. Police, presse et télés lui tombent dessus. Vendredi, en conférence de presse, Obama reconnaît avoir été plus vite que la musique, en l’occurrence les faits (selon le rapport du sergent, le prof qui rentrait de vacances s’était introduit chez lui en forçant la serrure).

Le président américain dit avoir téléphoné personnellement au sergent blanc. Le prof noir, le sergent blanc et le président métis en parleront prochainement autour d’une bière à la Maison blanche, promet-il. Puis il indique aux journalistes que la tornade médiatique doit cesser, avec un humour visiblement apprécié par les journalistes présents. En France, la presse n’a retenu que le faux pas, le « mea culpa » et la « polémique »...

votre email :

email du destinataire :

message :