« Objectif Terre », le 4 août à 21 h, Parvis de la Défense, gratuit, dans le cadre de Paris Quartier d’été. Report le dimanche 5 août en cas d’intempéries.
Pierre Henry joue sa création de l’été (montée à Avignon pendant le festival), "Objectif Terre", à la Défense ce week-end. © DR
< 26'08'09 >
Pierre Henry : « Le tourne-disque devenait mon instrument de travail »
(Pop’archive). Pierre Henry est un monument… vivant. Né en 1927, il est depuis près de 60 ans l’ardent défenseur de la musique concrète. Certes, il n’en n’est pas l’inventeur, il n’en n’est pas non plus le seul zélateur, mais depuis ses début au côté de Pierre Schaeffer en 1949 pour la création de la séminale « Symphonie pour un homme seul », Pierre Henry n’a eu de cesse d’explorer les possibilités croissantes de narrations sonores qu’offrait la musique électroacoustique, s’offrant même au passage et presque par accident l’unique tube cross-over et transgénérationel « Psyché Rock » pour le ballet de Maurice Béjart « Messe pour le temps présent » en 1967. « Objectif Terre », qu’il propose le 4 août sur le Parvis de la Défense, est un « concert manifeste » écolo en trois parties : « Une histoire naturelle ou les roues de la terre », « Six coupes de colère », « Prismes ». L’ambition de Pierre Henry est ici de retracer l’histoire de notre monde, de ses origines rêvées jusqu’aux fantômes de sa disparition… pas moins, avec une batterie impressionnante de haut-parleurs. Dans l’histoire de la musique électroacoustique, l’évolution de la bande magnétique, ses traitements, étirements, boucles et superposition de boucles a inventé une grammaire musicale inédite et un nouveau paradigme de diffusion : l’acousmonium, soit cet orchestre de haut-parleurs contrôlé par un Pierre Henry depuis sa console. Au final, la génération de musiciens électroniques reproduisent aujourd’hui avec leur ordinateur le geste de la boucle. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est qu’à la prime genèse des expérimentations concrètes à la Maison de la Radio, les manipulations se faisaient à partir de disques, et non de bandes. Sur ces disques étaient gravées des boucles de sons, les fameux sillons fermés. Le studio est alors un vaste assemblement de platines tourne-disques derrière lesquelles le compositeur sautille… Alors, Pierre Henry, DJ avant l’heure ? C’est cette époque méconnue que Pierre Henry évoque pour poptronics, dans une interview réalisée en mars 2004 au studio Son Ré. Sa voix est entourée d’extraits de « Symphonie pour un homme seul » (1950), « Messe pour le temps présent » (1967), « Prismes » (1973), « Labyrinthe ! » (2003), « Deux coups de sonnette’ » (2006). Cet article a été initialement publié le 4 août 2007.
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