Pop’clip’ incunable : Palais Schaumburg, groupe de la nouvelle vague allemande des 8O’s.
Palais Schaumburg 1980-1984. © DR
< 31'10'08 >
Pop’clip’ Palais Schaumburg, une genèse électro
En ces temps d’exhumation des groupe 80’s les plus visionnaires, les Allemands Palais Schaumburg restent parmi les grands absents à redécouvrir d’urgence. Groupe flamboyant originaire de Hambourg à la carrière éphémère et chaotique sur trois albums, il n’a pas seulement marqué l’une des meilleures fusions arty/new wave européenne de l’époque, et la dite « Neue Deutsche Welle », mais il a initié les directions électro les plus affûtées des décennies suivantes. Palais Schaumburg - « Wir Bauen Eine Neue Stadt », 1981 :
De fait, Palais Schaumburg, est culte à plus d’un titre. D’abord au regard de leurs principaux membres dont les trajectoires séparées feront plus parler d’eux ensuite. En tête, le chanteur performeur Holger Hiller, puis l’arrangeur principal du groupe Thomas Fehlmann, qui deviendra par la suite le réalisateur du combo rave progressiste The Orb, enfin le percussionniste F.M. Einheit, pilier rythmique de Einstürzende Neubauten, lequel sera remplacé par Moritz Von Oswald, batteur jeunot et primo-bidouilleur, qui incarnera dès le début des 90’s, les formes les plus abouties de techno-dub sous patronyme Maurizio et les émanations de ses labels, Basic Channel, Chain Reaction ainsi que les convolutions reggae futuristes de Rhythm & Sound. Comble de couronnement, s’il en fallait davantage, on l’a vu récemment à la Cité de la Musique en relecteur de Ravel… Oui rien que ça ! Genèse oubliée : ces jolis jeunes gens publient l’album éponyme, « Palais Schaumburg » en 1981. Sur les dix titres du disque, une collections d’audaces sonores et une maturité à peine croyables pour un premier jet. Fusion arty-funk maladive, cold wave emprunte de jazz et rythmiques complexes pré-drum & bass, tout l’album est un chaud froid permanent comme seuls pouvaient l’inventer des Allemands nourris de krautrock et de Stockhausen mais décomplexés par le punk. C’est un miracle qu’une telle chose sorte sur Virgin/Phonogram et qu’un clip de « Wir Bauen Eine Neue Stadt » voit le jour. Comme on peut s’en douter, c’est un échec commercial. Pressions sur le groupe pour qu’il modère ses ardeurs. Suivent deux autres disques très en dessous. Entretemps Holger Hiller quitte la bande juste après la parution du premier. Il trouve exil à Londres, où il se livre à des radicalités vidéo art et cut-up. Ici avec le Ohi Ho Bang Bang en 1984. Un travail d’editing vidéo, total, millimétré, sans sampleur et sans électronique… Démonstration hallucinante du fameux principe WYSWYG (« What You See Is What You Get »). Holger Hiller et le Ohi Ho Bang Bang, 1984 :
Les autres membres de Palais Schaumburg prennent la tangente progressivement. F.M. Einheit pour des expériences berlinoises avec Einstürzende Neubauten et quelques autres trublions sonores. Point final du groupe, ce clip kitch et fade, où dotés d’un autre chanteur, les deux compères Moritz Von Oswald et Thomas Fehlmann agitent de beaux drapeaux colorés dans une chorégraphie qui l’est tout autant… D’accord, la moquerie est aisée, mais difficile de ne pas interpréter le strict anonymat revendiqué par ces deux-là dans leur seconde et définitive carrière, suite à ce ratage qui conclut, hélas un peu mal, la courte épopée prophétique de Palais Schaumburg. La fin de Palais Schaumburg sur le Top of the pops local, Easy Go, en 1984 :
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commentaire
écrit le < 04'11'08 > par <
schnappy
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Il faut aussi parler de la réédition chez gagarin records de "wir bauen eine stadt" qui est une fabuleuse réinterprétation électronique de 1981, par Holger Hiller and Thomas Fehlmann d’une composition "pour enfants" de 1930 par Paul Hindemith. On est pas loin de la fause naïveté et de la bizarrerie de "Tunes of two cities" des Residents. http://gagarinrecords.com
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