Un pop’lab extension Strasbourg, le premier pop’lab de poptronics à passer l’épreuve de l’imprimerie, et du temps réel... Réalisé en une nuit, il est en ligne dans la rubrique pop’lab du site.
L’affiche "poulpe(tronics)" réalisée par Toffe pour ce pop’lab extension Strasbourg. © DR
< 29'09'07 >
Récit d’un marathon graphique et éditorial à Strasbourg
(Strasbourg, envoyés spéciaux) La nuit était plus qu’entamée, la zone expositions fermée aux visiteurs, la rupture de stock de sandwichs consommée, les traits tirés, les troupes de spectateurs clairsemées quand, aux alentours de 5 h15 ce samedi matin, l’affiche-journal Pop’lab Extension Strasbourg a été livrée. Aussitôt, une armée de bénévoles ragaillardis s’y met, roule les affiches, installe une table à l’extérieur pour faire la distribution. Thierry Danet, l’organisateur des Nuits de l’Ososphère, est assis sur le mobilier de design-récup du Sénégalais Ousmane M’Baye, plongé dans la lecture de « son » journal, heu-reux. Pop’lab Extension Strasbourg est là, objet totalement hybride, résultat d’une nuit-marathon à écrire, éditer, mettre en page, imprimer puis distribuer ce journal de la Nuit. Plus tôt dans l’après-midi, à 16 heures, les envoyés spéciaux de poptronics à Strasbourg avaient fait connaissance avec leur maquettiste de choc, Antoine Neumann, graphiste à la Laiterie, la salle de concerts strasbourgeoise et dépêché par les organisateurs pour accompagner la fabrication de cette affiche-journal (le verso est une affiche, à placarder partout dans la zone qui accueille les Nuits, le recto est un 8 pages au format A4). Vérification des connexions, réception des dernières consignes d’imposition graphique de Paris envoyées par Toffe, le directeur artistique de poptronics. Réalisateur du poulpe(tronics) qui affiche sa pop’attitude à Strasbourg, Toffe a également imaginé cet objet double face, « l’affiche entre en relation avec la ville, marque le coup par un visuel qui viendrait parler de l’écran et de l’imprimé, ces deux mondes autour desquels s’articule poptronics », explique-t-il dans l’interview à lire en dernière page de ce pop’lab. Et le marathon commence : comment parler d’un événement qui se déroule tout la nuit quand la contrainte horaire oblige à « boucler » le rédactionnel à minuit, pour laisser le temps au maquettiste d’assembler les pages et d’envoyer un document propre à l’imprimerie, à Bischheim ? Entre deux corrections et relectures, il faut filer voir une performance, un concert attendu, revenir au pas de charge dans l’espace dévolu, au premier étage de l’ancien conservatoire de musique, au Point de vue, où officie le studio de .radio, avec défilé d’interviewers et de performers parfois bruyants. A 23 h 30, Philippe Groslier, un des photographes de l’Ososphère, débarque avec pas moins de 500 images « des gens »… Et pourtant, on l’enverra quand même faire quelques images supplémentaires de la scénographie de l’exposition. A minuit, Matthieu rentre écrire son papier « live », qu’il a commencé à griffonner en pleine obscurité, au cœur de la foule dansante. Nicolas Schelte, co-organisateur du festival, vient mettre la pression : « Je peux vous aider à corriger et relire ? Ils sont finis les papiers ? » Oui, oui, les papiers sont finis, ne restent que quelques légendes et titres à trouver, des images à caler… ces broutilles qui font filer les minutes. L’imprimeur attend, appelle, s’inquiète. A 1 h 12, le PDF est envoyé. L’imprimerie va tout faire pour rester dans les temps. Pour l’équipe poptronics, deux à trois heures d’attente commencent, le repos du guerrier pas encore vraiment mérité. On prend le temps de manger une barquette de frites (à 4 heures !), de boire une bière (la première de la soirée !) et d’écouter quelques artistes. Et hop, la nuit est passée, le journal livré est aussitôt mis en ligne en PDF (ici).
L’icône Susan Kare
Papillote à l’âge du Faire Poptronics, 10 ans de cultures hacktives du Web au papier |