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< 17'09'08 >
Saison 1 épisode 1’ Pour le meilleur et pour le peer
J’aurais pu installer une back door sur sa machine. Le laisser vulnérable et à ma merci. Faut croire que je suis pas une salope. Totale. Et que j’ai pitié des dérisoires, en plus des humides. Je suis rentrée chez lui par sa frontale. La porte. Dans le 13e. Le Bercy novo. Les arbres sont sous grillage et le monde ressemble à un troisième sous-sol avant la morgue. Ça sécurise le servile. Donc la porte. Déjà ouverte. Déjà hurlante. Le mec gueule. Son greffon dent-bleue à l’oreille. « Ce Jeff Koons, faut le décapiter sur la place de la Concorde. » Bonne idée. Il paiera moins cher le dérisoire s’il revendique ce genre de mise à mort. Pendez Louis XIV avec. Envoyez pour le coup 14 Boeing dans Versailles. Buvons le sang des courtisans ! Oui. C’est parti mes cuisses sont électriques.
Le mec se dégraffe le tympan à clignos, se calme un peu, marche rapide aux quatre coins de sa cellule. Ça moite sec le décapant. Ou le trichlo. Le Poppers du pauvre. L’amnésie de l’ado pauvre. Pas possible que le gars se torche le neuronal avec une telle chimie. Plein de trucs sur le béton des murs. De l’art sans doute. Et plein de tech connectible entre. Je mouille double, niveau connexion et pénétration des réseaux. Le mec dans la prod, dans la pub. Aurait voulu devenir cinéma, « en fait, tu comprends, écoute, c’est clair, un truc énorme, mais bon… la pub ». Moi aussi mais je ne deviens pas fiction, je suis vie. Et plutôt difficile. Ne me parle pas de tes projets. De ce film que tu finiras par ne jamais faire. Ça va m’assécher la boîte courbe, le tunnel sous le ventral. En fait je n’ai besoin d’entendre de toi que souffle. Non stop. Ou « encore ».
La musique, on va en parler. Mais je vais pas vous la jouer criticos. D’autres dérisoires. D’autres cyniques. Juste guide. Ou prêtresse solaire. L’astre fait gros ressortir mes deux obus de 105 mm. La zique, c’est de la bande son pour le film catastrophe que je vends aux clients. Devant l’Œil. Ou plus loin. A leur synapses écarlates. C’est de la catalyse pour le petit théâtre que je vais dresser sur leur chair. Le dernier champ de bataille. Une scène vaste, obscure, blindée de sans issues, et parcourue de douves violacées. Sous chapiteau et sans filet. Le mec a déjà bien passé l’aspirateur. Il est full. Moi aussi. 2G par dévot. Et sa bite pointe un truc vers le ciel. Je lève les yeux. Et je vois un plafond qui se rapproche, centimètre après milligramme dans les artères lumineuses. Et des pixels qui dessinent des ellipses. Lumineuses, pareilles. Sous le ciel de plomb. Son cul est en corolle. Il a payé plein carat. Ma sangsue USB est branchée. L’heure est à la messe. Nous allons prier nos idoles. Et répondre à la peur par la peur.
Je vais l’aimer.
Et t’updater vers toi version terreur.
Pendant que je m’étale sur toi pour te faire sentir mon autre peau, cette autre queue de foire, je te transverse les premières litanies de l’ouverture d’« Atmosphères » de LIGETI [N] (voir ci-contre pour le décodage, ndlr). Ton corps se tend quand je te tire la tête vers l’arrière, et tandis qu’une femme clame « quand je fais la révolution, j’ai envie de faire l’amour » (LUIGI NONO – « Non Consumiamo Marx » [P]), je te susurre dans ton oreille anémique « quand je fais l’amour, je dresse des échafauds ». Puis viennent les premières tranchées. Et les graisses volubiles qui s’écoulent lentement. Le claquement imperturbable du « Message » de BORIS – « Smile » [P] se fond dans l’orage pompier du BLACK SABBATH (album #1) [P]. Et ton cul qui se contracte quand j’y effectue une reco préliminaire. Languissante et précieuse. Style-genre « Sodom » de CAN – « Inner Space-Out of Reach » [P].
Puis vient la seconde du slow. Je surveille mon vampire qui clignote à tout rompre. Preuve que le pompage depuis ta matrice s’effectue toutes canines dehors. Tout giga dedans. Le slow et la dilatation des canaux. La crue est incluse dans ton programme. Inclus aussi « Whitewater » de TORTOISE – « A Lazarus Taxon » [P]. La mort est incluse dans ton anatomie. Le « Sanctuaire » dans les doigts d’ARVO PART [P]. Le plaisir est inscrit dans ta souffrance. « Suck and eat you » - SCORN – « Vae Solis » [P] .
C’est bien respire, reprends ton souffle. Je relâche un peu les liens. Car on va accélérer plus loin. On va recharger les batteries guerrières et ralentir la course stoppée de cet Afghan fauché par la mine. Tu as payé pour sentir. Alors écoute bien l’humide, assez loin dans la plaine, comme un écho qui se perd, le vent dans les arbres, écoute, je te dis salope !
Il n’est plus temps de regretter de m’avoir fait venir. Je te braque l’auriculaire et te visse « Amputation » - DONNY Feat BLICK [P]. J’ai vu que t’avais planté un Œil pour nous capter. Tu veux de l’interactif ? C’est ça qui te plaît ? Nourrir et te faire nourrir ? Manger et te faire dévorer. C’est ce que tu paies. En circuit fermé. « Indivisible Force » - CURRENT VALUE [N] -, en boucle dans ta face. Et jouis encore. Et encore. Seconde vague d’attaque. « Interface » - COUNTERSTRIKE [N]. Le pouvoir est au bout de mon dong. Harnachée à ma croupe noire. Et toi tu l’as planté en toi. Et encore. « Elemental Mind » - CURRENT VALUE [N] . Et encore. « Word of Thoth » - PANACEA [N] . Enfoncer et évacuer. Un flot de Panzer SS sur le Texas. Enfoncer et évacuer. 6000 poupées nucléaires dans la stratosphère palestinienne. Enfoncer et évacuer. 210 BPM le long de ton périnée. Prostate. « On fire » - LIGHTNING BOLT – « Wonderful Rainbow » [P] . Encore. Prostate. Encore. Encore. Encore . Evacuer.
Sperme.
« We will fall ». THE STOOGES [P]
Fin de mission.
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Saison 1, épisode 0
ana vocera
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