< 09'09'08 >
Palin sur toute la ligne

« Quelle est la différence entre une maman fan de hockey (hockey mom) et un pitbull ? Le rouge à lèvres. » Roulement de tambour, poum tchack, on attend les rires, les rires arrivent. La nouvelle reine du stand up, one man show comique à l’américaine ? Non, Sarah Palin, fraîchement nommée (le 29 août) colistière de John McCain, candidat aux élections américaines, lors de la convention républicaine de Saint-Paul, Minnesota, le 3 septembre dernier. Mais y a-t-il vraiment de quoi rire ?

Surnommée « Sarah Barracuda » pour sa réputation de féroce joueuse de basket au lycée, Sarah Palin n’a rien d’une tendre. Passionnée de chasse et de pêche, très agressive envers l’adversaire Obama, elle appartient à la frange la plus conservatrice du parti républicain : fervente chrétienne, ancienne membre d’une église pentecôtiste se préparant à l’Apocalypse, anti-avortement et pro-créationniste, hostile à l’éducation sexuelle et aux droits des homosexuels, membre de la NRA (National Rifle Association, lobby des armes à feu), adepte de l’exploitation du sous-sol des zones protégées d’Alaska, chantre des valeurs familiales, de l’Amérique mythique, traditionnelle, rurale et anti-élites (elle a fait conspuer les journalistes par la foule)... De quoi, selon les commentateurs, regonfler le moral des républicains et rebooster l’opposition démocrate.

« Je ne suis pas infâme, je suis une femme », souriait Anna Karina dans un film de Godard. Telle pourrait être la réponse de Sarah Palin à la presse, qui lui est rapidement tombée dessus en révélant bon nombre de casseroles. Pour se défendre de ces attaques jugées sexistes, elle n’hésite pas à jouer la mère courage (cinq enfants, dont le dernier atteint de mongolisme et un sur le point de partir en Irak). En attendant cette semaine une interview promise à ABC, elle a refusé de s’adresser aux médias... à l’exception du tabloïd « People », où il a été plus question de vie familiale et de fibre maternelle que de politique internationale.

Un groupe Facebook s’est créé intitulé « J’ai plus d’expérience en politique étrangère que Sarah Palin ». Plus de 48000 inscrits, avec, en guise d’argumentaires : « J’ai récemment dîné au restaurant chinois ce qui fait de moi un expert en relation sino-américaines » ou « Ma sœur est allée une fois à Mexico. Est-ce que moi aussi je peux être vice-président ? ». Autant dire qu’il n’y a pas que Guillaume-en-Egypte pour l’attendre au tournant sur ce sujet.

votre email :

email du destinataire :

message :