pop’live, le tour des concert et soirées de la quinzaine à ne pas rater.
EMA, peut-être l’une des meilleures surprises de l’année, en première partie de Scout Niblett le 9/05. © DR
< 06'05'11 >
Sortez ! Scout Niblett, EMA, Jeff Mills, Gang Gang Dance...
(pop’live) Alors il est vraiment mort dimanche ? Ou il y a dix ans ? Peut-être qu’il vit encore ? Ou n’a jamais existé ? Ça va faire du bien de quitter le réseau dans les jours à venir et ça tombe bien : plein de concerts passionnants vous attendent. Sauf qu’au bar, on risque de tomber sur les mêmes ahuris-abrutis. C’est un risque à prendre... Le week-end s’annonce minimaliste avec la troisième session d’Alterminimalismes, au Collège des Bernardins, dont on vous a déjà dit du bien (« Inner Cities XXL » d’Alvin Curran, en création française avec, au piano, Daan Vandewalle le 07/05). Autre genre de minimalisme, dans un registre folk, celui de Scout Niblett, qu’on soutient depuis des lustres chez poptronics. On se déplacera donc les yeux fermés au Café de la danse pour découvrir, après « The Calcination of Scout Niblett », l’un des grands moments de 2010, le prochain album de l’Anglaise finalement émancipée des premiers PJ Harvey. On arrivera tôt cependant pour découvrir en première partie, outre Drawlings, sa jumelle américaine. Comme elle, Erika M. Anderson a 28 ans. Et déjà un joli parcours derrière elle, puisqu’elle était la moitié du duo narcotique Gowns, auteur d’un unique (et très recommandable) album, « Red State », en 2007. Elle l’a sabordé l’an dernier pour cause de rupture avec son binôme de boyfriend pour se lancer crânement en solo sous le blaze EMA (pour Erika M. Anderson donc). Bien lui en a pris : son premier album, « Past Life Martyred Saints » (sortie en juin) navigue entre le folk guitare-voix et les nuages noisy de guitares, avec une voix jouant sur tous les tableaux (éthérée, quasi masculine, noyée sous les couches d’effets) rappelant ici le rock explicite de Liz Phair, ailleurs la Polly Jean de « Rid of me », dévoilant surtout une personnalité libérée des genres et des formats (l’épique ouverture « The Grey Ship » tutoie les sept minutes). A rebours du folk hippie à la mode, les mots d’une jeune femme en colère qui a nourri ses textes du deuil et se dévoile avec la virulence de celles qui veulent avancer seules tête haute. Peut-être une des meilleures surprises de l’année à la clé (Café de la danse, 09/05). EMA - « California » (2011) : Après un cinemix à la Cinémathèque l’automne dernier, le désormais Parisien a décidé de revisiter à sa manière l’univers du réalisateur Richard Fleischer et de son « Voyage fantastique » à la Cité de la musique. Plus qu’un simple DJ-set « arty », Jeff Mills entend, sur trois écrans, découper le film en séquences qu’il sonorisera en direct grâce à des créations aux tonalités aquatiques, spécialement conçues pour l’occasion, en souhaitant donner au public l’impression d’être lui aussi plongé dans le corps de ce scientifique frappé par le cancer. Voyage surréel aux couleurs ultra-psychédéliques à prévoir (le 10/05). Jeff Mills - « Le Voyage fantastique » (trailer) : A noter aussi, la venue de quelques glorieux anciens avec par ordre d’apparition Wire (Machine du moulin rouge, 11/05) (on est moins clients de leur dernier album mais la discographie de cette figure post-punk vaut le déplacement), les cultissimes Pere Ubu du chatouilleux David Thomas, toujours pas rangé, toujours en colère (Batofar, le 15/05) et enfin, mais là on vous laisse l’entière responsabilité, Atari Teenage Riot, reformé avec... une chanteuse, mais toujours avec Alec Empire (Nouveau Casino, 15/05). D’aucuns se bouchent les oreilles dès qu’on prononce leur nom (« trop progressif ton truc, c’est insupportable ! »), d’autres adorent se lover dans les pleins et déliés d’une musique qui chipe ici des plans noisy aux réminiscences 90’s (ou 80’s, un petit côté Cocteau Twins), là des plans hip-hop improbables, le tout ne ressemblant paradoxalement à rien de très connu, si ce n’est à une matière sonore liquide tout en gémissements et nappes, parfois secoué de saccades rock. Les New-Yorkais Gang Gang Dance, que beaucoup ont découverts avec « Saint Dymphna » (2008) grâce à une distribution Warp, reviennent avec l’album touffu « Eye Contact », qui prolonge l’esthétique de joyeux fourre-tout en y injectant des samples et parfois des mélodies tout à fait jouissives. En attendant le live (Point éphémère, 17/05), on peut déjà écouter l’album ici ou là. Gang Gang Dance - « MindKilla » (2011) : Autres concerts et soirées : 06/05 : Miss Kittin et Lee van Dowski (soirée All you need) au Rex.
Printemps électronique
L’émoi EMA Tous les sons sont au Sonic Protest 2015 Sonic Protest 2023, du bruit et des fureteurs La petite musique de ville de Direct Out à Gamerz Sortez ! Nurses, Brainstorm, AU, NZCA/Lines, Nuit Ouf #4... Villette sonique 2012, le plein de concerts en plein air Sortez ! Gangpol und Mit, Thurston Moore, 48h Infiné, Terminal... Feu le sorcier de la musique concrète Pierre Henry |