pop’live, le tour des concerts et soirées de la quinzaine à ne pas manquer.
Figure dada électronique, l’Allemand Felix Kubin sera l’une des nombreuses attractions du ressuscité Sonic Protest (Centre Barbara Fleury Goutte d’Or, 06/04). © DR
< 25'03'11 >
Sortez ! Sonic Protest, Les Femmes s’en mêlent, Sonor, Némo, Berlin Next...
(pop’live) Sous le soleil enfin, et avec concerts à la pelle cette quinzaine, histoire d’oublier les cataclysmes qui nous pendent au nez. Avant le grand retour du Sonic Protest (après deux années off), c’est parti dès hier et pour trois jours pour l’aventureux festival du GRM Présences électronique, en mode gratuit au 104 (on y revient fissa). Une chose est sûre : on ne va pas beaucoup dormir en ce début de printemps ! Dernier week-end pour le festival des écoutes radiophoniques Sonor, à Nantes (qui avait invité Popsonics l’année dernière, la webradio de création de Poptronics). Et quel week-end : ça commence cet après-midi par une « causerie » sur les radios en lutte, avant une soirée dédiée aux joyeux drilles de Proot Records (avec Thiaz Itch et Tep), puis, demain, un radiolive improvisé d’Anton Mobin, la nouvelle performance de T(h)alweg (alias Olivier Heinry, en solo) avant le collectif électroacoustique Surface Libre (à découvrir ici). Quatorzième édition déjà, et encore fidèle à sa ligne défricheuse (toujours pas de tête d’affiche « bankable » pour porter le festival) : Les Femmes s’en mêlent propose dans près de 20 villes un panorama assez exhaustif de la production musicale au féminin (jusqu’au 3 avril, tout le programme en régions ici). L’édition 2011 de Lsfm s’est préparée dans la douleur : le focus prévu sur l’Amérique du Sud a dû être annulé à la dernière minute, suite aux rodomontades présidentielles sur l’affaire Florence Cassez. Seule la rockeuse psyché mexicaine Jessy Bulbo fera le déplacement (Divan du monde, 29/03, avec à la même affiche Le Prince Miiaou). Balayant toujours du rock au folk en passant par toutes les musiques électroniques, Lfsm 2011 est donc recentré occidental : germanique (Clara Luzia, Notic Nastic…), scandinave (Promise and The Monster et les lancées Le Corps Mince de Françoise…), britannique (mention spéciale à la harpiste lo-fi Serafina Steer), nord-américaine (les Canadiennes garage The Pack A.D notamment). Sans oublier le contingent français qui va du surf rock de Phoebe Killdeer & The Short Straws au nouveau groupe de la très douée Lisa Li-Lund, The Big Crunch Theory, en passant par la pop « cabinet de curiosités » de The Konki Duet…). On vous recommande particulièrement le krautrock de la Berlino-Bristolienne Anika (on en parlait ici cet automne), auteure d’un premier album sombrissime avec Beak>, le groupe de Geoff Barrow de Portishead (Divan du monde, 30/03), et, dans une veine plus éthérée, les protégés du beau label Bella Union, Our Broken Garden, nouveau projet dream-pop de la Danoise Anna Brønsted échappée d’Efterklang (Divan du monde, 31/03). Enfin, la Suissesse Oy (26/03, Cité internationale), ses comptines déstructurées et sa pop lunatique, devraient constituer une performance de choix. Si vous n’en gardez qu’une, la grande nuit de clôture (Machine du Moulin Rouge, 01/04), offre le spectacle total des Japonaises allumées de Tripple Nipples et l’électronique sous tension des Canadiennes Austra, dont on attend de pied ferme le premier album après cet imparable single. Austra - « Beat and the Pulse », réal. Claire Edmondson (2011) : La Gaîté Lyrique ouvre du 29/03 au 03/04 ses espaces flambants neufs aux artistes berlinois. L’occasion de faire le point sur une scène qu’on réduit souvent à son clubbing hédoniste et à la techno minimale. Non, le son berlinois n’est pas (encore ?) mort et ses héros sont toujours là, à commencer par Moritz von Oswald qui, malgré ses problèmes de santé, a créé une composition spéciale à écouter à l’intérieur de la chambre sonore. Outre cinq soirées de concerts mixant déja-vu (Pantha du Prince, en espérant qu’il ne collabore plus avec Visomat pour les visuels..., et Moderat), nouveaux espoirs (Barbara Panther) ou le délirant Jahcoozi, Berlin Next ! propose aussi (entre autres) le documentaire sur Ricardo Villalobos, tourné en 2009 par Romuald Karmakar, assez peu montré en France et, encore plus rare, le film d’Ellen Allien, « The Other Side of Berlin » (2007). « Villalobos » (2009), réal. par Romuald Karkamar (bande-annonce) : Pour sa quatrième édition, le festival indé Super mon amour investit lui aussi la Gaîté lyrique (du 6 au 10/04, et aussi à Strasbourg, Nantes et Tourcoing). Aux installés Architecture in Helsinki et José Gonzalez (avec orchestre), on préfèrera le performer dancefloor de Baltimore Dan Deacon (07/04, avec Factory Floor, Baths et Dutch Uncles), dont la prestation volubile et furieuse au Villette sonique 2009 reste dans les mémoires, et l’indie rock de Deerhunter le lendemain. Sans oublier d’aller prendre des nouvelles d’un des musiciens français les plus prolifiques (et pertinents) du moment, François Virot (Clara Clara, Réveille…), le dimanche 10 (attention concert à 15h). Dan Deacon - « Paddling Ghost » (2009), réal. Natalie van den Dungen : Et si par une étonnante culbute, les arts numériques étaient solubles dans le rock ? Le festival Némo, qui n’en finit pas de muer, propose du 30/03 au 09/04 une édition redux, premier épisode avant un come-back cet automne. Prolongeant son exploration du territoire francilien (de Synesthésie à Saint-Denis jusqu’au Cube d’Issy-les-Moulineaux), le gros de l’affaire tourne toujours autour de créations AV et d’installations (Herman Kolgen et Ryoichi Kurokawa, entre autres habitués). C’est néanmoins par une soirée parisienne à la Cigale, co-réalisée avec les Qwartz Electronic Music Awards, que débutera ce Némo 1 sur 2. Les murs trembleront sous les bombes propulsées par anbb, l’acronyme qui cache la paire d’Allemands guère connus pour leurs galéjades, Carsten Nicolai et Blixa Bargeld, figure de proue du rock industriel tourné performer et poète. Soit l’alliage de l’acier et du ciment, l’union le temps de l’album « Mimikry » (publié par Raster Noton) de l’hypertechnologie et de l’incandescence, de l’électronique au rock dessalé. Comme une valse rauque sous Max-MSP. C’est la très bonne nouvelle de ce printemps : le Sonic Protest revient d’entre les morts après deux années d’absence. Neuf jours, du 2 au 10 avril, pour se rincer les yeux et les oreilles avec une programmation hyper pointue, comme toujours synonyme de résistance musicale et portée vers les déconstructeurs soniques et les héros de la neüe-pop synthétique. Les hommes s’en mêlent donc aussi, à commencer par Felix Kubin (Centre Barbara Fleury Goutte d’Or, 06/04). Avec sa frénésie électronique teintée de pop dada, l’Allemand livre des performances 8bit très denses et ludiques, qui font même transpirer les machines. Il sera précédé d’un historique de la scène finlandaise, M. A. Numminen, avec son adaptation musicale du « Tractatus logico-philosophicus » de Ludwig Wittgenstein (une traduction sera distribuée pour en saisir tout le sel). M.A. Numminen chante Wittgenstein : Autre soirée prometteuse, le 08/04 (salle Olympe de Gouges) : les sidérants New-Yorkais Sightings se livreront à leur exercice de dislocation des codes rock, suivis de deux légendes (pour une fois, le terme n’est pas galvaudé) d’outre-Rhin : Wolfgang Müller (ex-Tödliche Doris) et Frieder Butzmann, qui marqua les années 80 aux côtés de DAF et Der Plan. Pour ces deux grognards, la révolution ne fait que commencer. A surveiller de près également, les soirées aux Instants Chavirés (avec notamment Ramleh, le 07/04), à l’église Saint-Méry (un duo inédit Andrew Chalk/Timo Van Luijk le 04/04) et aux Instituts suédois et finlandais (tout le programme ici). Sightings - (da), live à New York (2009) : Concerts et soirées :
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