pop’live, le tour des concerts et soirées de la quinzaine à ne pas manquer.
Red Dragon, en performance forcément azimutée au non moins délire Souterrain Porte VI à Nancy, dont la théma 2011 tourne autour du corps et de ses limites. © DR
< 14'09'11 >
Sortez ! Souterrain Porte VI, Four Tet, Baxter Dury, Chloé...
pop’live Tout doux la reprise des concerts, encore à l’heure des derniers festivals… Un éclectisme nickel (performances, nouvelle scène turque, bijoux folk et création acousmatique) dessine une quinzaine malheureusement endeuillée par la brutale disparition de DJ Medhi, à seulement 34 ans. Festivals, dernière ligne droite Si vous en avez déjà assez des soirées fléchées, allez donc faire un tour à Nancy. La sixième édition du festival Souterrain Porte VI, sous-titré « Corps / Limites », jusqu’au 1er octobre, mélange performances de body art, soirées de catch et d’effeuillage burlesque « fetish et steam-punk », expos, films, colloque et donc de la musique, avec une curieuse affiche mêlant new wave historique et techno dans toutes ses acceptations. A l’initiative de la compagnie Materia Prima Art Factory, la vaste friche industrielle des anciennes brasseries de Maxéville (superbement rebaptisée Totem pour « Territoire organisé temporairement en espace merveilleux ») résonnera de quelques vieilles gloires du rock français, les régionaux (new wave) de l’étape, Kas Product, en reformation surveillée (le 23/09), mais aussi au rayon rock sans attaches les indomptés Double Nelson (le 29/09), le fertile rock électronique des Californiens Tuxedomoon (le 30/09), en ouverture d’une soirée éclectique où jouera notamment un DJ Morpheus en plein retour en grâce (on le verra au festival Factory à Paris en octobre). On se passionnera aussi pour le nouveau projet de Lydia Lunch, baptisé sans équivoque Big Sexy Noise et monté avec les trois quarts de Gallon Drunk, soit le fleuron gominé anglais d’un blues post-Birthday Party (le 28/09). Après un EP il y a deux ans et un récent passage par les Nuits Ouf du 104, la bande annonce un album fin septembre. Mais au-delà du live de Chloé (le 24/09), ou des saillies hardcore de Laurent Ho, ce qui fait le sel des soirées Souterrain, ce sont ses happenings : rayon performances extrêmes, on retrouvera le Suisse Yann Marussisch qui prendra un bain de verre brisé, tandis que la compagnie polonaise des plus radicales Suka Off réinterprétera les mythes du Minotaure et du Dragon rouge et que le collectif Cyberesthésie fera une démonstration de télédildonique. Tout un programme on vous dit ! Suka Off - « Red Dragon », performance à Zagreb en 2010 (extraits) : Tout, tout, tout, sur l’underground stambouliote sans bouger de Paris centre, c’est Kolaj Istanbul, du 14 au 18/09 à la Gaîté lyrique, pensé comme une déambulation profuse, qui s’interrogera et nous avec : comment voir et écouter la capitale culturelle turque ? Pour Jos Auzende et Vincent Cavaroc, les programmateurs, « avec une politique publique culturelle qui bénéficie plutôt à l’art traditionnel et officiel, la scène contemporaine indépendante se tourne vers un fonctionnement collectif et des financements privés. Dans les angles morts se dissimulent des initiatives et des espaces d’intersection, entre quête d’alternative, d’autonomie ou de recherche d’une histoire commune ». Au menu, donc, des concerts (dont Hayvanlar Alemi, un groupe du label Sublime Frequencies), des performances, de la gastronomie, de la danse, de l’archéologie et des vidéos. Le tout s’achève dimanche en marathon musical qui débutera à 6h du matin sous forme d’after ! Hayvanlar Alemi - « Welcome to Sunny Australia » (live 2009) : Autre ambiance avec la fiesta anniversaire le week-end prochain au Point éphémère du label Karat, à l’occasion de ses dix ans. Karat, c’est tout simplement LE label de techno minimale à la française, né dans les backstages du Rex, du Pulp et surtout dans l’arrière-boutique de Katapult, un magasin de disques très important pour une génération 90’s qui a parfois subi la French touch et ses gros sabots. Karat n’a jamais vraiment cartonné par ici, ce qui n’est pas du tout le cas Outre-Rhin. L’affiche touffue mélange les tenants purs et durs du son en pointe sèche limite métronomique et de vieux compagnons de route du label : Jennifer Cardini, Sonja Moonear, Le k, MZKBX, Dandy Jack et Mikael Weill, le 15/09. Le lendemain de 14h à 21h, des showcases, du fooding et un village label (Perlon, Mutek, Karat, Minibar, Audio Technica, Welcome to Masomenos, Touchable) avant d’écouter, dès 23h Ark, Cabanne, Chloé, Dolibox, Laetitia & Alex (les boss du label) et Seuil. Projets solo (une paire d’albums encensés et courageux) et top collaborations (pleinsoleil, son duo avec Krikor, ou avec ses featuring vocaux, comme sur le —pénible– nouvel album de Scratch Massive) ont fait de la Parisienne Chloé une musicienne qui n’a jamais oublié d’électriser les dancefloors du monde entier. Elle a trouvé le temps d’accepter la commande de feu l’Atelier de création radiophonique de Radio France, avec la pièce sonore « Chasser Croiser // Le Surréel et son écho », dont elle livrera une version live le 16/09 au centre Pompidou. Le livre d’artiste qui accompagne le projet mixe photos et notes accumulés tout au long de ses voyages, avec CD intégré. La pièce sonore malaxe les grandes voix des années 1920, Man Ray, Duchamp, Aragon, à la manière d’un cadavre exquis et d’un exercice d’admiration. Toujours dans le registre art sonore, le musicien Sébastien Roux présente le 22 septembre, à l’occasion des soirées Multiphonies du GRM, une nouvelle pièce de musique concrète : « QUATUOR », à 19h30 à l’Auditorium Saint-Germain.
Infos supplémentaires ici. Ici un incunable de Michel Redolfi (fallait le trouver celui-ci), là une boucle de Caribou ou de Ricardo Villalobos, comme une famille idéale, Kieran Hebden se fendant même d’un morceau inédit, « Pyramid » (dont on se plaît à imaginer qu’il a été composé en hommage à certaine révolution récente). Et comme le diable d’homme ne tient pas en place, paraît ces jours-ci un live qu’il a enregistré avec Steve Reid et Mats Gustafsson. Taqwacore kézako ? Il s’agit tout bonnement de la contraction de « taqwa » (crainte de Dieu) et de « hardcore », un concept forgé par l’écrivain américain Michael Muhammad Knight, converti à l’islam, dans son livre « The Taqwacores » publié en 2004. Un ouvrage qui a accéléré la constitution d’une scène punk musulmane, dont l’un des fers de lance sont les sauvages Kominas (basés à Boston). L’Institut des Cultures d’Islam a la bonne idée de projeter samedi un excellent documentaire sur le sujet, suivi d’une discussion avec le réalisateur Eyad Zahra. « Taqwacore, The Birth of Punk Islam », bande-annonce : Enfin, c’est complet depuis belle lurette mais le concert de Baxter Dury (23/09, Point éphémère) est l’occasion de dire tout le bien qu’on pense de son nouvel album, « Happy Soup », qui place la barre très haut, dans le registre pop autofiction brinquebalante. On en était resté à « Floor Show », il y a six ans, une seconde tentative à moitié aboutie de tuer le père (Ian Dury, plus connu pour son axiome définitif « Sex & drugs & rock’n’roll » que pour ses chansons). On retrouve ici un Baxter en roue libre, plus crooner décavé que jamais, déclamant ses roucoulades avec sa gouaille cockney habituelle. Grâce à ce disque (qui pourrait bien valoir à son auteur un succès grand public amplement mérité), il est désormais possible de faire danser les filles ET de boire des pintes au pub avec ses potes. Baxter Dury - « Claire » (2011) : Les autres concerts et soirées :
Printemps électronique
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