Et pourquoi pas plonger dans l’expérimental ? Des activistes parmi les plus remuants de la scène new-yorkaise sont de passage à Paris : Sunburned Hand Of The Man, électron libre de la tentaculaire nébuleuse des « musiques improvisées », clôture dimanche l’excellent Ali_Fib Fest, troisième du nom (avec notamment à l’affiche les freak folk Vanishing Voice et la néo Cat Power Joanne Robertson).

Difficile de qualifier la musique de ce collectif à géométrie variable (une vingtaine de membres actifs), né des cendres de Shit Spangled Banner de John Moloney il y a maintenant dix ans. Entre dépouillement onirique et déflagrations bruitistes, Sunburned Hand Of The Man pratique une sorte de psychédélisme free-folk avec clochettes, électronique, flûtiaux et larsens. Une musique autant liée au jazz expérimental qu’à la noise telle qu’envisagée par Ecstatic Peace ! (un des labels qui héberge leurs productions), qui lorgne les têtes chercheuses Black Dice ou No-Neck Blues Band comme le bruit blanc saxophoné de Borbetomagus.

« Fire Escape » (Smalltown Supersound/Differ-Ant), dernier des quelque 80 enregistrements revendiqués par Sunburned (disponible en France le 2 novembre), permettra aux curieux d’explorer le versant le plus abstrait du groupe. Mais, comme toujours avec ce genre de musique, le lieu d’expression privilégié de ce collectif performatif demeure la scène. On ne saurait trop conseiller de tenter l’expérience.

Un aperçu saisi un peu plus tôt dans l’année :

matthieu recarte