Compte-rendu quotidien de poptronics en direct de la Transmediale, en partenariat avec arte.tv.
« Amazon Noir, The Big Book Crime », un projet d’Ubermorgen (Lizvlx, Hans Bernhard), d’Alessandro Ludovico et de Paolo Cirio
en compétition pour le prix Transmediale08 et exposé dans le cadre de l’exposition « Conspire », Haus der Kulturen der Welt, Berlin.
Compte-rendu quotidien de poptronics en direct de la Transmediale, en partenariat avec arte.tv.
Amazon a fait les frais des actions cannibales du collectif autrichien Ubermorgen. Grâce à une faille décelée dans le système de recherche de la plus grande librairie du monde, des milliers de livres ont pu être téléchargés. © DR
< 30'01'08 >
Transmediale 2/6 : un drapeau noir planté sur Amazon
(Berlin, envoyée spéciale) Ça commence par un coup d’œil sur les objets ludiques et flashy de l’« Electroboutique » d’Alexei Shulgin, Aristarkh Chernyshev et Roman Minaev, aux abords de l’exposition. Puis, ce sont les code-barres 2D (ou codes QR) d’Olga Kisseleva qui intriguent et rythment l’espace de cette Transmediale 2008 placée sous le signe de la conspiration, qui a ouvert ses portes lundi soir à Berlin. Les 300 artistes participant au festival sont sur place ou en chemin, l’expo est ouverte et les conférences sont à écouter ici... Au sein de l’exposition « Conspire », plutôt sobre (on y reviendra), c’est le projet « Amazon Noir, The Big Book Crime » du duo Ubermorgen (Lizvlx et Hans Bernhard), en collaboration avec Alessandro Ludovico et Paolo Cirio, qui attire d’abord l’attention (et pas uniquement parce qu’il est placé face à l’entrée). Le quatuor présente son « hacking » d’Amazon, l’un des plus importants sites de vente en ligne (de livres, mais pas seulement). Ils ont contourné l’outil développé par le site américain qui permet de chercher des éléments dans un texte (« search inside this
book »), et en ont fait un aspirateur de l’intégralité d’un millier de livres, ainsi « libérés », qu’ils ont alors fait circuler sur les réseaux P2P (peer-to-peer) d’échanges de fichiers. Puis, ces « voleurs de l’invisible », selon leurs propres termes, ont fictionnalisé leur intervention, façon film noir (d’où le titre), en se présentant comme les « bad guys » face aux « good guys » d’Amazon. « Amazon Noir », projet évolutif, en est aujourd’hui à la mise en ligne de sept des livres aspirés par le robot (depuis, Amazon a changé son site pour se prémunir de nouvelles captures). In situ, ça se présente sous la forme d’un schéma rétroprojeté ( !) et surtout d’un incubateur dans lequel est placée une copie du livre iconique des yippies, « Steal this Book » d’Abbie Hoffman. Pourquoi un incubateur ? Parce que, selon les artistes, l’objet présenté, une impression à la demande avec comme pochette la couverture piquée sur Amazon, est à la fois « illégitime et prématuré ». « Illégitime car c’est une copie non autorisée d’un livre protégé par le droit d’auteur, et prématuré parce que l’issue de cette relation est loin d’être arrivée à maturation. » Adeptes de l’hacking des médias, les quatres créateurs de cette fiction-réalité avaient déjà cosigné le projet « Google Will Eat Itself ». En rachetant des actions de Google à chaque fois que des sites fantômes génèrent des revenus publicitaires, il leur reste 202 345 119 années avant que Google ne leur appartienne. Le duo autrichien Ubermorgen est ausi l’auteur de (V)ote-Auction pendant les campagnes électorales américaines, Alessandro Ludovico est l’éditeur de l’excellent magazine Neural, qui, depuis quinze ans, en ligne et off line, s’intéresse aux nouveaux médias. Quant à Paolo Cirio, l’artiste programmeur du robot voleur, il a fait partie d’epidemiC, le collectif qui travaille autour des virus, et il a imaginé la base de données « Check-Check », qui déconstruit les mécanismes de peur mis en place dans les aéroports.
Métavers, tout doit disparaître (et Hubs aussi)
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