Polémique autour d’une performance GPS à la Transmediale08, festival nouveaux médias, du 29/01 au 3/02, exposition « Conspire » jusqu’au 24/02, Haus der Kulturen der Welt, Berlin.
Compte-rendu quotidien de poptronics en direct de la Transmediale, en partenariat avec arte.tv.
Trace de la performance au cœur de la polémique à la Transmediale 2008, vue subjective du ciel, via les signaux GPS dont sont équipés les trois artistes slovènes Janez Jansa, Janez Jansa et Janez Jansa. © DR
< 31'01'08 >
Transmediale 3/6 : l’art GPS passe mal à Berlin

(Berlin, envoyée spéciale)

Pas de bon festival sans polémique : la performance prévue en ouverture de la Transmediale et annulée 4 jours avant par les organisateurs, a quand même eu lieu (de nuit). Et, après multiples discussions, la vidéo qui en a été tirée a fini par intégrer l’espace « lounge », à quelques mètres de l’exposition « Conspire » où elle devait théoriquement être présentée. « Signature, Event, Context » combine vidéo, géolocalisation et référence à la conférence éponyme de Derrida, qui soulignait le paradoxe de cette marque à la fois unique et répétitive. Les trois artistes slovènes sur la sellette ont commencé par se renommer Janez Jansa, Janez Jansa et Janez Jansa (du nom de l’actuel Premier ministre slovène), puis, malgré l’annulation, ont déambulé au Mémorial aux juifs assassinés d’Europe, ensemble de stèles monumentales à ciel ouvert réalisé par l’architecte Peter Eisenman à Berlin, équipés de GPS. In situ, ils répètent ad lib « Janez Jansa » tout en réalisant sur le Net via leur signal GPS une signature collective virtuelle, visible en direct sur une carte.

L’épisode est symptomatique de la drôle d’impression que laisse l’exposition « Conspire » (qui n’a donc pas voulu de cette pièce), qui se révèle à la fois intrigante et hermétique, comme l’est la conspiration. Curieusement, le fait qu’une pièce seulement soit interactive (« A plaything for the great observer at rest », de Norimichi Hirakawa), est plutôt un bol d’air dans ce temple de l’art numérique. L’exposition, qui prend comme point de départ le sens étymologique de conspiration, « respiration collective », se découpe en six thèmes comme autant d’investigations du concept. Dommage que ces thèmes n’apparaissent pas dans l’espace, sauf à ne pas quitter des yeux le programme de la manifestation. De même, le visiteur ne dispose d’aucune information contextuelle autres que le nom de l’artiste, le titre de l’œuvre, et l’année de création.

C’est en allant fouiller dans les recoins du site Web du festival ou parler avec les artistes, qu’on découvre l’origine de tel ou tel projet (comme « Be prepared ! Tiger ! » de Knowbotic Research et Peter Sandbichler, une reconstitution toute spéculative d’un bateau espion des Tigres tamouls, ou la proposition du bureau de tendances de design politique de Société Réaliste avec « Transitioners : Le Producteur »), et que s’éclaire un peu mieux le discours de l’exposition.

Malgré quelques belles pièces donc, on reste sur sa faim. Comme on ne peut que trouver décevante l’installation « Knife.hand.chop.bot » (pour « couteau.main.couper.robot ») d’Emanuel Andel (que poptronics avait repérée) : on la supputait menaçante (le jeu du couteau où un robot vous tient à sa merci), mais elle ne marche que très rarement, lorsque l’artiste se place à côté pour la faire fonctionner. Alors, tout le monde s’approche mais la démo ne dure que quelques secondes : le couteau commence à bouger autour de la main, des bruits stridents se font entendre et très vite, le bouton rouge s’enclenche et arrête l’installation.

anne laforet 

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< 1 > commentaire
écrit le < 01'02'08 > par < a jkP bram.org >
Merci pour ces comptes rendus du festival ! Pourquoi ces trois artistes ont choisi le nom Janez Jansa et le Mémorial aux juifs assassinés d’Europe ? Quelle est la relation ? J’aimerais bien en savoir plus ? un lien ?