Pop’lab n°4 : « C’est une sexualité de groupe », exercice à plusieurs mains, par Agnès de Cayeux et Ultralab™.
Un pop’lab chaud bouillant
Il est tout nouveau, il est tout chaud (et à plus d’un titre) le pop’lab de saison : le magazine en pdf des artistes proposé par poptronics est plus qu’hybride, puisqu’il porte une double signature, celles d’Agnès de Cayeux et d’Ultralab™ et s’intitule : « C’est une sexualité de groupe ». Non que poptronics ait décidé de faire sauter les compteurs des connexions à grand renfort de mots-clés du type sexe-trou-bite (quoique, c’est tentant…), mais il se trouve que l’invitation faite à Agnès de Cayeux d’investir le pop’lab - ce territoire à mi-chemin entre le papier et l’écran - s’est transformée à sa demande en duo-duel-échange avec Ultralab™, le collectif poil à gratter de graphistes-artistes. Agnès de Cayeux a le don pour débusquer la petitesse et la misère humaines, même cachées derrière des concepts hypertechnologisants. Ce talent, elle l’exerce généralement aux confins de la scène « physique » et de celle du réseau, en travaillant tantôt pour des metteurs en scène (comme Jean-François Peyret), tantôt pour le Net (où elle crée des moments d’intimité partagée, des fictions dérangeantes comme In my room en 2005, une chambre de « lectures vidéo-chat pour sept internautes et une femme »). Pour ce quatrième pop’lab, elle a donné à voir aux « garçons » d’Ultralab™ (la bande alterne graphisme « traditionnel » et projets artistiques hybrides, comme à partir du 9 octobre, au musée du Jeu de Paume), une vidéo sur un échange marchand dans Second Life, l’univers persistant aux milliers d’utilisateurs. L’échange marchand n’étant, en l’occurence, rien d’autre qu’une bonne vieille passe, payée en Linden dollars, la monnaie de Second Life, entre une « escort girl », Sophia Debevec, et l’avatar d’Agnès (son double). Ultralab™ a maté le film, y a réfléchi, et l’échange a commencé, entre tension et fou rire nerveux. L’enjeu ? Une réflexion sur ces échanges dits virtuels qui engagent bien plus que nos neurones. Le corps physique est-il impliqué dans ces amours désincarnées ? L’avatar n’est-il qu’un ersatz de poupée gonflable ? Pourquoi reproduit-on schématiquement dans les mondes virtuels les mêmes pratiques que dans la vraie vie (autrement dit, pourquoi les putes sont-elles majoritairement des avatars femmes) ? Y a-t-il un techno-machisme comme il existe un cyberféminisme ? Ebauches de réponse à découvrir dans ce nouveau pop’lab.
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commentaires
écrit le < 18'09'07 >
Créer des dispositifs pour montrer la misere de l’homme, en l’occurence du masculin, au confins d’un univers qui replique assez parfaitement le monde réel, c’est significatif d’une fascination pour ce même monde. entre attraction et répulsion. Agnes 2C ressemble ? ces pervers polymorphes qui agitent le bon pour attirer le mauvais ou..le contraire... Son dispositif est effectivement assez pervers puisqu’elle reinjecte une experience ’humide’ et ’humiliante’ vers un homme, lui montrant l’absurdité de sa propre civilisation et denonçant par l ? sa propre faute ( ? l’homme). S’est elle masturbé en réel devant le spectacle de sa propre mise ? nue, a t-elle pris son pied en 3D ? pourquoi ne pas assumer qu’elle deteste les hommes et que d’un point de vue de sa propre sexualité, la voil ? obligé ? se pieger dans ses propres dispositifs ? Dun point de vue esthetique et artistique, c’est un peu du surfait et cela n’a pas la finesse ni la profondeur d’une sophie calle par exemple. la réponse d’ultralab est en revanche plus vaste et plus profonde, une question réelle dans notre univers contemporain qui déplace l’identité, le cadre et le groupe sur des non territoires, virtuels ou réels.il aurait semblé plus opportun d’organiser des exercices de masturbations collectifs ou de faire un plug in qui detourne la parole en orgasme permettant de jouir par la bouche en achetant son pain par exemple. desolé pour la critique un peu sévère mais le sexe et la question du sexe n’est pas (plus) une porte d’entrée esthétique suffisante pour régler ses propres névroses..
écrit le < 18'09'07 > par <
annick.rivoire YPS poptronics.fr
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En parlant de névrose, la vôtre doit être carabinée pour attaquer si frontalement la figure d’une artiste qui ose assumer ses actes (artistiques ou pas), sans même signer la critique "sévère" dites-vous, d’un nom, fusse-t-il d’un avatar, homme ou femme. Laissez-moi deviner... vous êtes... un mutant asexué, c’est ça ? Plus sérieusement, pourquoi la violence symbolique, quand elle émane d’une femme, est-elle immédiatement critiquée comme étant le signe d’une névrose ? mmmh ? Franchement, je vais peut-être déposer le terme "cybermachisme" à l’INPI, moi...
L’icône Susan Kare
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